samedi 7 octobre 2017

Clément d'Alexandrie — Les Stromates (Premier chapitre)

[Avec mises à jour périodiques. — With periodical updates.]

VEUILLEZ NOTER: En faisant la publicité de ces pensées, le rédacteur de ce site n'endosse en aucune façon la signification de leur contenu. Si elles sont présentées ici, c'est qu'elles nous semblent offrir une matière importante à réflexion, par la pertinence de leur thématique ainsi que par la clarté de leur énonciation et des implications qui peuvent en découler. Par ailleurs, nous encourageons ceux qui y seront exposés à l'esprit de critique et de discernement le plus développé, afin d'en retirer non seulement la «substantifique moëlle», selon l'expression de Rabelais, mais encore la vérité la plus haute qu'elles pourraient celer, en relevant le défi de retrouver la vérité suprême, là où elle veut bien se révéler, y compris dans son expérience de vie immédiate, à l'esprit qui la recherche avec engagement, conviction et passion.


«Faut-il ne permettre à personne d'écrire, ou faut-il l'accorder à quelques hommes ?  S'il faut ne le permettre à personne, à quoi serviront les lettres ? S'il faut l'accorder à quelques hommes, ce sera ou aux hommes de bien, ou aux méchants. Or il serait ridicule de repousser les écrits des hommes de bien, et d'accepter les écrits des autres.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 1.

«Il est beau, je crois, de laisser après nous des enfants vertueux. Or, les enfants sont les fruits du corps, et les écrits les fruits de l'âme.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 2.

«La sagesse aime les hommes et se communique volontiers.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 2.

«L'union de l'âme avec l'âme et celle de l'esprit avec l'esprit, font croître et vivifient, par la semence de la parole, ce qui est en nous comme dans une terre féconde.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 2.

«Si l’on veut être réellement juste, et non pas seulement le paraître, il faut avoir une conscience irréprochable.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 5.


«Car à quoi sert la sagesse qui ne rend pas sage celui qui peut l'entendre ?» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 9.

 «En enseignant, nous apprenons davantage, et en parlant, nous entendons souvent en même temps que ceux qui nous écoutent; car il n'y a qu'un maître, et pour celui qui enseigne, et pour celui qui écoute: il est la source de l'esprit et de la parole.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 9.

 «Il est des mystères comme de Dieu, ils ne doivent se confier qu'à la parole et non à l'écriture.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 9.

 «Pourquoi tous les hommes ne connaissent-ils pas la vérité ? Pourquoi n'aiment-ils pas la justice, si la justice est le propre de tous ?» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 9. 

 «Les mystères sont transmis d'une manière mystique, de sorte que la vérité se trouve sur les lèvres de celui qui enseigne, et plus encore dans son intelligence que dans sa bouche.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 9. 

 «... car, il est dit, parle à un sage et il deviendra plus sage; et celui qui possède recevra plus encore.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 10. 

 «Car ce qui est écrit est écrit, et demeure quand même on ne le publierait pas; et ce que vous avez une fois écrit et qui ne change pas vous reproduit toujours les mêmes choses quand vous les consultez; car ces choses manquent nécessairement du secours ou de celui qui les a écrites, ou de celui qui a marché sur ses traces.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 10.

 «C'est à de nombreux auditeurs que nous devons communiquer la doctrine de la tradition. C'est pour cela, certes, qu'il nous faut employer l'opinion et le langage qu'ils ont coutume d'entendre. Par ce moyen nos auditeurs seront amenés plus sûrement à la vérité.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 11.

 «Je ne pense pas qu'il soit aucun livre assez heureux pour se produire sans éprouver de résistance ou de contradiction; mais il faut regarder comme conforme à la raison le livre qui n'éprouve aucune contradiction raisonnable. L'action et la doctrine qu'il faut admettre ne sont pas celles qui ne sont pas attaquées, mais celles qui le sont sans raison.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 12.

 «Car l'homme qui possède la vertu n'a plus besoin de la route qui mène à la vertu; et l'homme qui se porte bien n'a pas besoin de rétablir ses forces.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 12.

 «Je n'ignore pas ce que répètent partout certains esprits ignorants et craintifs; ils disent qu'il ne faut se livrer qu'à l'étude des choses les plus nécessaires, et qui sont le principe de la foi; mais qu'il faut négliger les choses étrangères et superflues qui nous fatiguent en vain et qui nous arrêtent à des soins entièrement inutiles pour le salut. Il en est d'autres qui veulent même que la philosophie soit entrées dans la vie pour le malheur et pour la perte des hommes, et qu'elle soit l'invention de quelque malin esprit. Mais comme le vice est mauvais de sa nature et ne peut jamais rien produire de bon, je montrerai, bien qu'indirectement, dans tous mes livres des Stromates, qu'il n'en est pas ainsi de la philosophie, qu'elle est aussi en quelque sorte l'œuvre de la providence divine.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 12-13.

 «D'abord la philosophie, fût-elle inutile, s'il est nécessaire de prouver son inutilité, elle est par le même motif utile.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 13.

 «Bien plus, du contact de deux dogmes contraires que l'on compare entre eux jaillit la vérité; et de là une connaissance plus certaine. Car la philosophie ne s'est pas produite d'elle-même et pour elle-même; elle n'existe que pour les fruits que l'on retire de la science, parce que la science des choses découvertes par l'esprit de l'homme affermit en nous la confiance que nous sommes dans la vérité.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 14.

 «... il est fort dangereux de révéler les mystères de la véritable philosophie à ceux qui, hardiment et à tout propos, veulent parler contre tout, et sans raison, et qui prodiguent les noms les plus grossiers, se trompant eux-mêmes, et éblouissant les yeux de ceux qui les entourent.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 14.

 «La foule des gens de cette sorte [les Sophistes] est nombreuse. Les uns, esclaves des plaisirs, et d'avance refusant de croire, se rient de la vérité digne de tant de respect, et se font un jeu de ce qu'ils nomment son origine barbare. Les autres, enflés d'eux-mêmes, s'efforcent de découvrir dans nos paroles des sujet de calomnie contre elle; ils élèvent des disputes sur tout; ils cherchent des subtilités, ils usent à l'envi des plus petits moyens, querelleurs et pointilleux sur des riens, comme dit l'Abdéritain.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 15.

 «Enflés de leur art, les malheureux sophistes, débitant à toute heure leurs propres mensonges, et travaillant pendant leur vie entière à choisir des mots, à donner à leur style une tournure particulière, à arranger leurs phrases, se montrent plus bavares que des cigales; ils caressent, ils flattent d'une manière peu convenable à des hommes, les oreilles de ceux qui les écoutent. Ce sont des fleuves et non de simples ruisseaux de paroles stériles, ils ressemblent à de vieilles chaussures. Tout est faible en eux et sans consistance, ils n'ont du bon que la langue. L'Athérien Solon les a très-bien caractérisés lorsqu'il les attaque en ces termes: § La langue est tout pour vous, vous ne songez qu'aux paroles qui séduisent; les actes ne vous importent nullement. Chacun de vous suit les traces du renard, et vous avez tous l'esprit vide et frivole.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 15.

«Autre chose est d'entendre discourir quelqu'un sur la vérité, autre chose est d'entendre la vérité s'expliquer elle-même. Autre chose est d'avoir une conjecture sur la vérité, autre chose est de la posséder; autre chose est l'image, autre chose est la réalité.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 27.

«La vérité est une, le mensonge a mille face différentes.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 40.

«Le véritable gnostique est l'homme en possession de toute la sagesse.» — CLÉMENT D'ALEXANDRIE. «Livre premier. Stromates». In A.E. Genonde. Les Pères de l'Église (Vol. V). Sapia. Paris, 1839. p. 41.