mercredi 25 août 2010

Benjamin Constant — De la religion (Livre VIII)

[Avec mises à jour périodiques. — With periodical updates.]

VEUILLEZ NOTER: En faisant la publicité de ces pensées, le rédacteur de ce site n'endosse en aucune façon la signification de leur contenu. Si elles sont présentées ici, c'est qu'elles nous semblent offrir une matière importante à réflexion, par la pertinence de leur thématique ainsi que par la clarté de leur énonciation et des implications qui peuvent en découler. Par ailleurs, nous encourageons ceux qui y seront exposés à l'esprit de critique et de discernement le plus développé, afin d'en retirer non seulement la «substantifique moëlle», selon l'expression de Rabelais, mais encore la vérité la plus haute qu'elles pourraient celer, en relevant le défi de retrouver la vérité suprême, là où elle veut bien se révéler, y compris dans son expérience de vie immédiate, à l'esprit qui la recherche avec engagement, conviction et passion.

[DIGRESSION NÉCESSAIRE SUR LES POÈMES ATTRIBUÉS À HOMÈRE]


«... toute époque à laquelle des idées nouvelles s'introduisent, avant que les idées anciennes soient complètement discréditées, est une époque de contradiction.» — Benjamin CONSTANT. Livre VIII, chapitre I. In De la religion, considérée dans sa source, ses formes et ses développements. Actes Sud. Arles, 1999. p. 368.

«Les lois de la guerre, plus rigoureuses que les usages de la paix, sont aussi plus lentes à se modifier. Lors même que les rapports des citoyens entre eux s'adoucissent, il est assez naturel que l'antique barbarie envers les ennemis se prolonge.» — Benjamin CONSTANT. Livre VIII, chapitre I. In De la religion, considérée dans sa source, ses formes et ses développements. Actes Sud. Arles, 1999. p. 372.


«Aucun individu, jeune ou vieux, ne secoue le joug de son siècle. Quand ce siècle a fait des progrès, on imite le passé, mais on n'est plus animé de son esprit. Les impressions de l'atmosphère qui nous environne deviennent une partie de nous-mêmes; elles s'identifient avec notre existence; chacune de nos paroles en est pénétrée. La connaissance des monuments, des opinions anciennes, est de l'érudition; l'érudition nous éclaire sans nous inspirer; elle nous fournit des développements plus ou moins heureux, des rapprochements plus ou moins habiles, des allusions, des contrastes; mais ces choses sont imprégnées du temps et des mœurs contemporains.» — Benjamin CONSTANT. Livre VIII, chapitre II. In De la religion, considérée dans sa source, ses formes et ses développements. Actes Sud. Arles, 1999. p. 375-376.

«La mémoire est une faculté qui se perfectionne à un point étonnant, lorsqu'on en a besoin, et qui se perd avec une rapidité extrême, lorsqu'elle est moins nécessaire.» — Benjamin CONSTANT. Livre VIII, chapitre III. In De la religion, considérée dans sa source, ses formes et ses développements. Actes Sud. Arles, 1999. p. 377-378.

«Aussi longtemps que l'esprit humain se débat, pour ainsi dire, contre la barbarie, il y a dans tous les styles une ressemblance générale. En cela, comme en tant d'autres choses, les extrêmes se touchent. L'absence de la civilisation donne à tous les individus une couleur presque pareille. La civilisation, dans ses progrès, développe les différences; mais avec l'excès de la civilisation, ces différences disparaissent de nouveau. Seulement ce qui, dans le premier cas, était l'effet naturel des circonstances sociales, est dans le second le résultat d'une imitation préméditée; et ce qui était uniformité devient monotonie.» — Benjamin CONSTANT. Livre VIII, chapitre III. In De la religion, considérée dans sa source, ses formes et ses développements. Actes Sud. Arles, 1999. p. 379. 

«Dans les temps guerriers et barbares, comme les âges héroïques de la Grèce, les poètes jouissent toujours de la plus grande considération auprès de peuples et auprès des rois; [...]. Mais à mesure que la civilisation fait des progrès, la vie des hommes devenant plus laborieuse, et les idées d'utilité prenant plus d'empire, l'existence des poètes perd de son importance. Ils sentent eux-mêmes leur chute, et ils la déplorent.» — Benjamin CONSTANT. Livre VIII, chapitre III. In De la religion, considérée dans sa source, ses formes et ses développements. Actes Sud. Arles, 1999. p. 379. 

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