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NOTER: En faisant la publicité de ces pensées, le rédacteur de ce
site n'endosse en aucune façon la signification de leur contenu. Si
elles sont présentées ici, c'est qu'elles nous semblent offrir une
matière importante à réflexion, par la pertinence de leur thématique
ainsi que par la clarté de leur énonciation et des implications qui
peuvent en découler. Par ailleurs, nous encourageons ceux qui y seront
exposés à l'esprit de critique et de discernement le plus développé,
afin d'en retirer non seulement la «substantifique moëlle», selon
l'expression de Rabelais, mais encore la vérité la plus haute
qu'elles pourraient celer, en relevant le défi de retrouver la vérité
suprême, là où elle veut bien se révéler, y compris dans son expérience
de vie immédiate, à l'esprit qui la recherche avec
engagement,conviction et passion.
Georges DWELSHAUVERS. L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919.
CHAPITRE VI
L'inconscient dans l'acte de l'esprit
«Que cette expression «l'acte de l'esprit» n'effraie pas les gens qui ne jurent que par le phénomène et dont le positivisme ombrageux se révolte chaque fois qu'on ne réduit pas la vie mentale à un mécanisme physiologique. Que des croyants se rassurent ! Puisqu'ils ont en horreur tout ce qui est de nature spirituelle, nous leur dirons que nous nous servons de ce terme pour faire entendre qu'il s'agit ici de faits psychiques d'abord et d'une forme d'activité ensuite. Et comme personne ne niera qu'il y ait des faits psychiques comme il y a des faits physiques ou des faits organiques et que d'autre part le mot d'activité n'engage vraiment à rien, nous gardons notre expression, quitte à l'expliquer.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 242.
«Qu'entend-on par acte de l'esprit ? Il faut, pour bien le comprendre, se reporter à ce que nous avons dit de la synthèse mentale.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 242.
«Mais il ressort chaque jour plus clairement de la physiologie des mouvements que l'image, le souvenir, l'idée ne se forment nullement à l'état passif en nous; il ne viennent se peindre ni dans notre cerveau ni devant notre conscience. Pas de sensation et pas d'idée sans mouvement; pas d'états affectifs sans éléments moteurs. L'élément moteur est essentiel dans toute l'étendue de la vie mentale.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 243-244.
«Or, toute l'idéation, depuis la plus fruste sensation jusqu'au raisonnement le plus subtil, porte la marque de notre réaction, de notre personnalité, de notre moi. Qu'on appelle cette acte réaction du sujet, effort, attention, fonction aperceptive, il importe peu; elle est au centre de l'activité mentale. Elle constitue celle-ci.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 244.
«... l'acte de l'esprit n'est pas la reproduction d'impulsions passives; au contraire il condense un ensemble de processus, actifs eux-mêmes; la vie mentale apparaît comme une activité. L'acte de l'esprit, c'est la synthèse des tendances de tout genre qui constituent la vie psychique.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 245.
«Car qu'est-ce que le langage, sinon un mécanisme moteur très complexe ?»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 246.
«Les outils, que seul des êtres vivants, l'homme a su perfectionner, ont été à leur tour, dès le début, le point de départ d'acquisitions nouvelles pour l'intelligence et ils ont permis de conserver, plus encore que le langage, en les fixant par les symboles les plus variés (peinture, sculpture, musique, alphabets), les acquisitions de l'esprit. La distance est grande entre ce que les aèdes se transmettaient par le chant et tout ce qui se transmet par l'écrit. § Ainsi dirigé par les productions de la vie collective, l'acte de l'esprit a pu procéder à des synthèses toujours plus complètes, et — point important à signaler — dirigées avec une rapidité croissante dans le sens de l'idéation. La sensation, avec l'évolution de la vie collective, est dominée par la rationalité. Traduire en concepts, c'est-à-dire en notions abstraites, c'est du coup la résumer et la mieux retenir. § L'activité mentale, dans une société très développée, semble ainsi se rattacher aux idées ...»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 246-247.
«Cependant, si l'on regarde ce qui donne de la vie aux idées, on remarque que l'abstraction appartient plutôt aux moyens de communication entre les hommes, aux faits sociaux, tandis que dans la vie proprement psychique de l'individu, aucune idée n'est abstraite; mais toute idée naît d'un processus actif soutenu par de puissants états affectifs. On sait que ceux-ci proviennent de la conscience que nous prenons de notre activité comme sujet intégral, à la fois comme tendances dynamiques et comme organisme vivant. Y aurait-il sans eux attention, idéation, volonté ? Aucunement.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 247.
«Il faut laisser aux logiciens idéalistes croire que les idées existent en soi et que ces fantômes puissent diriger nos pensée et nos sentiments. C'est un peu le résultat d'une déformation professionnelle ou d'une illusion pardonnable: qu'y a-t-il de plus attirant que ces culbutes dialectiques pour un philosophe ? Le psychologue doit au contraire s'appliquer à l'étude de la vie de l'esprit dans sa réalité concrète.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 248.
«Notre activité mentale exerce en effet une certaine fonction logique qui consiste à mettre de l'ordre dans les idées. Les idées sont même inconcevables en dehors d'un ordre logique, et nous ne pourrions pas les penser, si, en même temps que nous les pensons, nous ne les faisions émaner de cet ordre logique auquel elles appartiennent. § Cet ordre n'est pas dicté par les sensations.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 249.
«Si d'autre part l'ordre logique dépendait du monde extérieur et non de l'activité mentale, il nous serait impossible d'intervenir, dans nos explications scientifiques, l'ordre apparent des faits. Or, pour comprendre ceux-ci, le savant se garde bien de les accepter tels qu'ils se présentent. Il cherche leur ordre rationnel. C'est pour lui surtout que les apparences sont trompeuses.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 249-250.
«L'activité synthétique, en tant que rationnelle, s'exerce avant de se reconnaître. Pour se reconnaître, il faut qu'elle se soit manifestée d'abord. Alors seulement, elle se prendra pour objet, elle se saisira dans les produits de son action. La réflexion sur l'activité mentale suit l'exercice naturel de cette activité.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 250.
«L'acte de l'esprit, si on l'envisage donc comme synthèse logique d'éléments objectifs, d'impressions multiples provoquées par les corps qui nous entourent et perçues par le sujet, cet acte est inconscient. Chez beaucoup de personnes, il reste inconscient. § Voilà un sens du terme d'inconscient qui ne rentre guère dans les acceptions étudiées jusqu'ici.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 250-251.
«Le rapport de l'activité mentale à l'inconscient automatique est le même que celui de l'effort conscient et volontaire à l'habitude.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 251.
«Penser, c'est faire passer l'inconscient dans la conscience. Pour que cela puisse se produire ainsi, certaines conditions doivent au préalable exister, à savoir une organisation de la vie mentale qui permette la réflexion, la possibilité de prendre comme objet de pensée sa propre activité psychique.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 252.
«L'inconscient dynamique est le contenu des tendances; le subconscient est l'effet de l'activité mentale dans sa totalité; l'inconscient psycho-physiologique lui-même porte la marque de la synthèse et sans doute, en remontant l'évolution, l'on pourrait reconstituer hypothétiquement les efforts qui ont présidé à sa formation. Ainsi les manifestations de l'inconscient, tout en désignant des aspects différents de notre activité psychique, procèdent d'un même centre de jaillissement. Elles indiquent l'effort de cette activité, son inépuisable impulsion. Partout cette force intérieur est présente. Les formes qu'elle revêt varient suivant les rapports qu'elle a à soutenir: organisation des mouvements d'adaptation, puis systématisation de processus sensitifs et moteurs, ensuite tendances affectives soutenant à la fois la pensée et l'action, enfin réflexion de la pensée sur elle-meme.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 253.
«Mais cette connaissance intuitive, qui ressemble étrangement à l'invention de l'artiste et du savant, ne se manifeste qu'à intervalles. Car il nous est plus aisé de fixer en idées le produit de l'activité psychique et de faire passer ainsi de l'inconscient à la conscience ce qui est, en soi, essentiellement concret et vivant. Les idées immobilisent ce qui est mouvant et l'abstraction décolore la réalité. Sans doute. Pour que la conscience délimite ses objets, il faut qu'elle fixe les traits de son tableau. Mais elle n'en aide pas moins l'intuition: car celle-ci ne pourrait se soutenir longtemps.»
— Georges DWELSHAUVERS. Chapitre VI. In L'Inconscient. Flammarion. Paris, 1919. p. 253-254.
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