VEUILLEZ NOTER: En faisant la publicité de ces pensées, le rédacteur de ce site n'endosse en aucune façon la signification de leur contenu. Si elles sont présentées ici, c'est qu'elles nous semblent offrir une matière importante à réflexion, par la pertinence de leur thématique ainsi que par la clarté de leur énonciation et des implications qui peuvent en découler. Par ailleurs, nous encourageons ceux qui y seront exposés à l'esprit de critique et de discernement le plus développé, afin d'en retirer non seulement la «substantifique moëlle», selon l'expression de Rabelais, mais encore la vérité la plus haute qu'elles pourraient celer, en relevant le défi de retrouver la vérité suprême, là où elle veut bien se révéler, y compris dans son expérience de vie immédiate, à l'esprit qui la recherche avec engagement, conviction et passion.
«A queen should weave peace, not punish the innocent with loss of life for imagined insults.» — BEOWULF (S. Heaney translation), lines 1942-1943.
«Un philosophe n'est autre que le premier interprète de sa philosophie.» — V. de MAGALHÃES-VILHENA. Le problème de Socrate. Le Socrate historique et le Socrate de Platon. Presses universitaires de France. Paris, 1952. p. 363.
«Le sauvage libre de Rousseau n'est pas un vrai sauvage, c'est un philosophe qui s'est mis tout nu.» — S. REINACH. Introduction. In Orpheus. Histoire générale des religions. A. Picard. Paris, 1921. p. 31.
«It was the best of times, it was the worst of times, it was the age of wisdom, it was the age of foolishness, it was the epoch of belief, it was the epoch of incredulity, it was the season of Light, it was the season of Darkness, it was the spring of hope, it was the winter of despair, we had everything before us, we had nothing before us, we were all going direct to Heaven, we were all going direct the other way — in short, the period was so far like the present period, that some of its noisiest authorities insisted on its being received, for good or for evil, in the superlative degree of comparison only.» C. DICKENS, A Tale of Two Cities. First lines of the first chapter. (Project Gutenberg edition).
«... si la philosophie ruine forcément les bases de l'état social, elle n'est qu'une folie pompeuse; et si la religion ne peut subsister qu'en supprimant la recherche de la vérité, elle n'est qu'une tyrannie funeste.» — E. SCHURÉ. Les grands initiés. Au coeur de l'histoire secrète des religions. Perrin. Paris, 2008. p. 390.
«L'amour, ce n'est pas deux personnes qui se regardent dans les yeux, c'est deux personnes qui regardent dans la même direction.» / «Love does not consist in gazing at each other but in looking together in the same direction. / «Liebe besteht nicht darin, dass man einander anschaut, sondern dass man gemeinsam in dieselbe Richtung blickt.»
«It is not important whether or not the interpretation is correct — if men define situations as real, they are real in their consequences.» — Thomas theorem in W.I. THOMAS and D.S. THOMAS. The child in America: Behavior problems and programs. New York: Knopf, 1928: 571-572.
«Cette attitude [la mauvaise foi, que Kierkegaard nomme le démoniaque] recouvre la stratégie par laquelle le locuteur entend le sens, mais se plaît à mettre ce dernier en contradiction avec la surface des mots. Il fait comme si les signes trahissaient leur valence symbolique. C'est le dénivellement entre le mot et le sens, entre le signe et le symbole qui est exploité par la mauvaise foi, analogue à ce péché contre l'esprit dont parle l'Évangile (Mt. 12, 32). Il vise à imputer à la maladresse ou au mensonge du sujet parlant le clivage existant entre l'énoncé et son dis-cours. A la différence du malentendu, il témoigne que la parole a bien été perçue, mais qu'elle a été sitôt raturée et renvoyée à l'impossibilité de sa production. Le langage démoniaque est le mensonge par excellence; puisqu'il consiste à trahir l'esprit, il est impossible d'y remédier, car le remède apporté sera a priori suspecté et rejeté.» — J.P. RESWEBER. La philosophie du langage (Que sais-je? no. 1765). Presses universitaires de France. Paris, 1979. p. 104.
ANTINOMIES JURISPRUDENTIELLES HISTORIQUES / HISTORICAL ANTINOMIES IN JURISPRUDENCE:
— «Salus populi suprema lex est» [Le salut du peuple est la loi suprême / The safeguard of the people is the supreme law] et/and «Pereat mundus, fiat justitia» [Que périsse le monde, pourvu que justice se fît / The world may come to an end, provided that justice prevail];
— «Summum jus, summa injuria» [La plus grande injustice réside dans l'interprétation outrancière de la loi / The greatest injustice lies in an excessive application of the law] et/and «Dura lex, sed lex» [La loi est dure, mais c'est la loi / The law is harsh, yet such is the law];
— «It is better that ten guilty persons escape than one innocent suffer» [Mieux vaut libérer dix coupables que punir un innocent] (Sir William Blackstone) and/et «Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple, et que l'ensemble de la nation ne périsse pas» [Il is better that one man die for the people and that the whole nation does not perish] (Caïphe);
— «Pacta sunt servanda» [Les traités doivent être respectés; agreements must be kept] (attribué à / attributed to Cicero in Philippicæ Orationes) and/et «À la guerre comme à la guerre» [All's fair in love and war] (origine inconnue / unknown origin).
ANTINOMIE LOGIQUE / LOGICAL ANTINOMY
«Once you eliminate the impossible, whatever remains, no matter how improbable, must be the truth» [Ayant éliminé toutes les solutions impossibles, celle qui restera sera la bonne, peu importe son improbabilité]. (Sir Arthur Conan Doyle) and/et «Entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem» [On ne doit pas multiplier les entités au-delà de toute nécessité / entities should not be multiplied beyond necessity](Guillaume d'Occam).
«La théorie et la pratique agissent toujours l'une sur l'autre: par les œuvres on peut voir ce que pensent les hommes, et, par ce qu'ils pensent, prédire ce qu'ils feront.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 172.
«... l'on ne tient pas assez compte de l'effet moral d'un état maladif; on juge par suite bien des caractères très injustement, parce qu'on suppose tous les hommes bien portants et qu'on exige d'eux qu'ils se conduisent en conséquence.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 259.
«... quand il n'est pas permis d'aimer sans conditions, l'amour est déjà fort malade.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 265.
«Un public qui n'entend jamais que les jugements des vieillards ne devient que trop aisément sage à leur manière, et rien n'est plus insuffisant qu'un jugement mûr recueilli par un esprit qui ne l'est pas.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 311. [Pourtant, la maturité du jugement sert en principe à éclairer celui qui n'en est pas encore doué: si l'idéal requiert que tous les jugements puissent bénéficier des lumières exceptionnelles qui sont pour eux un gage de clarté, la réalité nous apprend qu'il en est rarement ainsi. D'où il ressort l'importance de savoir reconnaître ces jugements qui sont en même temps mûrs et de leur accorder l'importance qui leur revient d'inspirer et d'influencer, dans l'attente de ce jour, peut-être lointain, où tous les jugements pourront se revendiquer de participer à cette qualité éminente.]
«Le principe auquel peut se ramener tout ce qu'a exprimé Hamann est celui-ci: "Tout ce que l'homme entreprend de produire, que ce soit par l'action, par les mots, ou autrement, doit provenir du concours de l'ensemble de ses forces: tout ce qui est isolé est à rejeter." Maxime admirable, mais difficile à suivre! Elle peut être vraie pour la vie et l'art, mais dans toute communication par les mots, qui n'est pas précisément poétique, la difficulté est grande; car le mot doit se détacher, il doit s'isoler pour exprimer, pour signifier quelque chose. L'homme, lorsqu'il parle, doit pour cet instant, devenir exclusif: point de communication, point d'enseignement, sans analyse.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 329-330.
« "Et pourquoi ne serait-il pas immortel, celui qui a pour nous découvert la santé et les joies que ne donna jamais le cheval ardent à la course, et que la paume même n'offre pas?" § Telle est la reconnaissance qu'acquiert un homme qui sait ennoblir et populariser dignement par une impulsion spirituelle une action quelconque.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 335.
«... Puisque, au milieu de ces distractions, aucun travail esthétique ne parvenait à me réussir, je me perdis plus d'une fois en spéculations esthétiques, car toute théorie est le signe d'un défaut ou d'un arrêt de la force créatrice. Autrefois, j'avais tenté [...] de découvrir des maximes d'après lesquelles on pourrait se mettre à l'oeuvre pour produire. [...] Dans cet ordre d'idées, on exige avant tout des effets moraux, et il en résulte tout de suite un désaccord entre la classe productrice et la classe réceptrice: car une bonne oeuvre d'art peut avoir et aura sans doute des suites morales; mais imposer à l'artiste un but moral, c'est lui gâter le métier.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 345.
«L'idée de nos propres avantages est si enracinée chez nous qu'une fois pour toutes nous n'en voulons concéder aucune part au monde extérieur et que, même si cela pouvait se faire, nous les refuserions à nos semblables. § Par contre, une égale frayeur nous prend, quant nous voyons l'homme agir déraisonnablement contre des lois morales universellement reconnues, intelligemment contre ses intérêts propres et contre ceux d'autrui. Pour nous délivre de l'horreur que nous en éprouvons, nous la transformons aussitôt en blâme, en exécration, et nous cherchons à nous délivrer d'un tel homme, soit en réalité, soit en pensée.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 430.
«On l'a dit depuis longtemps, avec autant de raison que d'insistance: sur un sommet on ne se tient pas longtemps. [...] Car aussitôt que quelque chose d'idéal — et c'est ainsi qu'on peut vraiment qualifier une promesse [il s'agit des fiançailles de Goethe] de ce genre — entre dans la réalité, il en résulte, au moment où l'on pense que tout est conclu, une crise. Le monde est absolument impitoyable, et il a raison; car il faut, une fois pour toutes, qu'il fasse valoir ses droits; la confiance de la passion est grande, mais nous la voyons bien souvent échouer contre la réalité qui s'oppose à elle. Les jeunes époux qui, surtout de nos jours, s'engagent dans leurs liens sans être dotés de biens suffisants, ne peuvent point se promettre de lune de miel; le monde les menace aussitôt de ses intraitables exigences, qui, si elles ne sont pas satisfaites, font paraître absurde le jeune ménage.» — GOETHE. Poésie et vérité. Souvenirs de ma vie. (trad. de l'all. par P. Du Coulombier). Aubier. Paris, 1941. p. 450.
«La nature réunit partout; l'entendement dissocie partout; mais la raison de nouveau réunit; c'est pourquoi l'homme qui n'a pas encore commencé à philosopher est plus près de la vérité que le philosophe qui n'a pas encore achevé sa recherche. L'on peut donc sans plus ample examen considérer comme erroné tout raisonnement philosophique qui, dans ses conclusions a le sens commun contre lui. Mais on peut, à tout aussi bon droit, le tenir pour suspect si, dans sa forme et dans sa méthode, il a pour lui le sens commun.» — SCHILLER. Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme. Aubier. Paris, 1992. p. 251.
«On appelle noble toute forme qui imprime un caractère d'autonomie à ce qui selon sa nature ne fait que servir à une fin (n'est qu'un moyen). Un esprit noble ne se contente pas d'être lui-même libre; il faut qu'il confère la liberté à tout ce qui l'entoure, aux objets inertes aussi. Or la beauté est la seule façon qu'ait la liberté de s'exprimer dans l'apparence. » — SCHILLER. Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme. Aubier. Paris, 1992. p. 305.
«La vie est courte, l'art est long, l'occasion est prompte [à s'échapper], l'empirisme est dangereux, le raisonnement est difficile. Il faut non seulement faire soi-même ce qui convient; mais encore [être secondé par] le malade, par ceux qui l'assistent et par les choses extérieures.» — HIPPOCRATE. Aphorismes. I.1. (trad. du grec par le Dr. Ch. V. Daremberg). Charpentier et Fortin, Masson et Cie. Paris, 1844.
« In an inquiry it is almost every thing to be once in a right road. I have satisfied that I have done but little by these observations considered in themselves; and I never should have taken the pains to digest them, much less should I have ever ventured to publish them, if I was not convinced that nothing tends more to the corruption of science than to suffer it to stagnate. These waters must be troubled before they can exert their virtues. A man who works beyond the surface of things, though he may be wrong himself, yet he clears the way for others, and may chance to make even his errors subservient to the truth.» — E. BURKE. «Essay on the Sublime and the Beautiful». In Essays. Ward, Lock, and Co. London, n.d. p. 77.
« The ideas of eternity, and infinity, are among the most affecting we have: and perhaps there is nothing of which we understand so little, as of infinity and eternity.» — E. BURKE. «Essay on the Sublime and the Beautiful». In Essays. Ward, Lock, and Co. London, n.d. p. 81.
«... a mythology is an organization of images conceived as a rendition of the sense of life, and [...] this sense is to be apprenehded in two ways, namely: 1) the way of thought, and 2) the way of experience. As thought mythology approaches — or is a primitive prelude to — science; and as experience it is precisely art.» — J. CAMPBELL. The Masks of God. Primitive Mythology (Vol. I.). Penguin. New York, NY, 1987. p. 179.
«C’est déjà une grande et nécessaire preuve de sagesse ou d’intelligence que de savoir quelles questions on peut raisonnablement poser.» — KANT. Critique de la raison pure (AK III, 79; IV, 52) (trad. de l’allemand par A. Renaut). Flammarion (GF). Paris, 1995. p. 148.
«Mythology, [...], is a verification and validation of the well-known — as monstrous. It is conceived, finally, not as a reference either to history or to the world-texture analyzed by science, but as an epiphany of the monstrosity and wonder of these; so that both they and therewith ourselves may be experienced in depth.» — J. CAMPBELL. The Masks of God. Primitive Mythology (Vol. I.). Penguin. New York, NY, 1987. p. 181.
«S’il est d’un homme avisé de poursuivre un but utile, il est d’un homme de bien de se déterminer d’après le beau.» — ARISTOTE. Rhétorique (Livre III, 16, §IX, 1417a). Le Livre de Poche. Paris, 1991. p. 364.
«... gardons-nous de confondre la «Vénus céleste» qui consiste dans la perfection, dans l’adéquation parfaite de tous les concepts, avec la «Vénus terrestre», avec la beauté.» — M. Mendelssohn. Cité in CASSIRER, E. La philosophie des Lumières. Fayard. Paris, 1966. p. 340.
« Il est donc nécessaire de contrôler et de recoder toutes ces pratiques illicites. Il faut que les infractions soient bien définies et sûrement punies, que dans cette masse d'irrégularités tolérées et sanctionnées de manière discontinue avec un éclat sans proportion, on détermine ce qui est infraction intolérable, et qu'on lui fasse subir un châtiment auquel elle ne pourra échapper. Avec les nouvelles formes d'accumulation du capital, des rapports de production et de statut juridique de la propriété, toutes les pratiques populaires qui relevaient soit sous une forme silencieuse, quotidienne, tolérée, soit sous une forme violente, de l’illégalisme des droits, sont rabattues de force sur l’illégalisme des biens. Le vol tend à devenir la première des grandes échappatoires à la légalité, dans ce mouvement qui fait passer d'une société du prélèvement juridico-politique à une société de l'appropriation des moyens et des produits du travail. Ou pour dire les choses d'une autre manière : l'économie des illégalismes s'est restructurée avec le développement de la société capitaliste. L’illégalisme des biens a été séparé de celui des droits. Partage qui recouvre une opposition de classes, puisque, d'un côté, l’illégalisme qui sera le plus accessible aux classes populaires sera celui des biens — transfert violent des propriétés; que d'un autre la bourgeoisie se réservera, elle, l’illégalisme des droits : la possibilité de tourner ses propres règlements et ses propres lois; de faire assurer tout un immense secteur de la circulation économique par un jeu qui se déploie dans les marges de la législation — marges prévues par ses silences, ou libérées par une tolérance de fait. Et cette grande redistribution des illégalismes se traduira même par une spécialisation des circuits judiciaires : pour les illégalismes de biens — pour le vol —, les tribunaux ordinaires et châtiments; pour les illégalismes de droits - fraudes, évasions fiscales, opérations commerciales irrégulières —, des juridictions spéciales avec transactions, accommodements, amendes atténuées, etc. La bourgeoisie s'est réservé le domaine fécond de l’illégalisme des droits.» — FOUCAULT, M. Surveiller et punir. Gallimard. Paris, 2003. p. 103-104.
«C’est aux Chrétiens une occasion de croire, que de rencontrer une chose incroyable. Elle est d’autant plus selon la raison, qu’elle est contre l’humaine raison. Si elle était selon la raison, ce ne serait plus miracle; et si elle était selon quelque exemple, ce ne serait plus chose singulière.» — MONTAIGNE, M. (de) «Apologie de Raimond Sebond». In Essais (II, 12). Gallimard (folio). Paris, 1992. p. 216.
«Non tam id sensisse quod dicerent, quam exercere ingenia materiae difficultate videntur voluisse. (Ils semblent avoir écrit, moins par l’effet d’une conviction profonde que pour exercer leur esprit par la difficulté du sujet.)» — Auteur inconnu. In MONTAIGNE, M. (de) «Apologie de Raimond Sebond». In Essais (II, 12). Gallimard (folio). Paris, 1992. p. 234.]
« «La ruine est la conséquence du péché, estimera-t-on dire encore. Si nous nous répudions et réparions nos fautes par une vie pure, tout changerait». En effet, c’est bien là le vieux cri des prophètes, mais nous ignorons par quel moyen, quand et comment un ordre meilleur succédera à une vie pure et morale. Nous ne pouvons nier la réalité: le bien se voit rarement, comme tel, couronné de succès et ne doit pas non plus être recherché dans l’attente d’une récompense. Et cependant, le bien qui prend sur lui la responsabilité des conséquences d’un acte — heureuse ou non — reste notre seul gage d’espoir. » — JASPERS, K. Origine et sens de l’histoire. (trad. de l’all. par Helena Naef). Plon. Paris, 1954. p. 318.
«L’action doit constituer la synthèse de la spontanéité de la réflexion, de la réalité de la connaissance, de la personne morale et de l’ordre universel, de la vie intérieure de l’esprit et des sources supérieures où elle s’alimente. » — «Remarque sur la philosophie de l’action de M. BLONDEL». In LALANDE, A. Vocabulaire technique et critique de la philosophie. PUF. Paris, 2002. p. 21n.]
«... la réflexion intellectuelle est un moment du dynamisme général de la vie, moment à certains égards essentiels et dont on peut montrer qu’il est lié intelligemment à la solution ou à l’explication de l’ensemble» — «Lettre de M. BLONDEL à A. LALANDE», publié dans le «Bulletin de la Société de philosophie» (juin 1902). In LALANDE, A. Vocabulaire technique et critique de la philosophie. PUF. Paris, 2002. p. 1231.]
«Considérons, en effet, un animal autre que l’homme. Il use de tout ce qui peut le servir. Croit-il précisément que le monde soit fait pour lui ? Non, sans doute, car il ne se représente pas le monde, et n’a d’ailleurs aucune envie de spéculer. Mais comme il ne voit, en tout cas ne regarde, que ce qui peut satisfaire ses besoins, comme les choses n’existent pour lui que dans la mesure où il usera d’elles, il se comporte évidemment comme si tout était combiné dans la nature en vue de son bien et dans l’intérêt de son espèce. Telle est sa conviction vécue ; elle le soutient, elle se confond d’ailleurs avec son effort pour vivre. Faites maintenant surgir la réflexion: cette conviction s’évanouira ; l’homme va se percevoir et se penser comme un point dans l’immensité de l’univers. Il se sentirait perdu, si l’effort pour vivre ne projetait aussitôt dans son intelligence, à la place même que cette perception et cette pensée allaient prendre, l’image antagoniste d’une conversion des choses et des événements vers l’homme : bienveillante ou malveillante, une intention de l’entourage le suit partout, comme la lune paraît courir avec lui quand il court. Si elle est bonne, il se reposera sur elle. Si elle lui veut du mal, il tâchera d’en détourner l’effet. De toute manière, il aura été pris en considération. Point de théorie, nulle place pour l’arbitraire. La conviction s’impose parce qu’elle n’a rien de philosophique, étant d’ordre vital.» — BERGSON, H. Les deux sources de la morale et de la religion. PUF. Paris, 2000. p. 186.
«C’est avec raison qu’on les nomme [les philosophes] pratiques, puisque, à l’inverse du philosophe proprement dit, qui transporte la vie dans le concept, ils transportent le concept dans la vie.» — SCHOPENHAUER, A. Le monde comme volonté et comme représentation. (trad. de l’all. par A. Burdeau). I, 16. PUF. Paris, 2006. p. 131.
«A philosopher wins immortality more often because of his questions than because of his answers: and of no one else in the history of thought is this truer than it is of Kant.» — TSANOFF, R.A. «Review of “Kant and Aristotle” by C. Sentroul». The Philosophical Review. Vol. XXIV, no. 1. 1915. p. 99.
«... pour ce qui est de la connaissance intuitive, in concreto, chaque homme trouve en soi-même par la conscience toutes les vérités philosophiques; mais de les traduire en savoir abstrait; de les soumettre à la réflexion, voilà l’affaire de la philosophie; elle n’est doit pas, elle n’en peut pas avoir d’autres.» — SCHOPENHAUER, A. Le monde comme volonté et comme représentation. (trad. de l’all. par A. Burdeau). IV, 68. PUF. Paris, 2006. p. 481.
«Traduire l’essence de l’univers en concepts abstraits, généreux et clairs, en donner une image réfléchie mais stable, toujours à notre disposition et résidant en notre raison, voilà ce que doit, voilà tout ce que doit la philosophie.» — SCHOPENHAUER, A. Le monde comme volonté et comme représentation. (trad. de l’all. par A. Burdeau). IV, 68. PUF. Paris, 2006. p. 482.
«L’exposé et toute la pensée qui y est renfermée, doit disparaître devant ce qui est exposé; il n’a pas le droit de faire de son objet une occasion de réflexion philosophique. La pensée qui expose est continuel effort d’abandonnement à la pensée d’un autre homme: pensée s’efforçant de trouver ce qui réside dans la pensée de l’autre.» — JASPERS, K. Nietzsche. Introduction à sa philosophie. (trad. de l’all. par H. Niel). Gallimard. Paris, 2000. p. 22.
«Monique Nemni [l'épouse de l'auteur] et moi travaillions au premier tome de la biographie intellectuelle de Pierre Ellliott Trudeau. À notre grand étonnement, nous avons découvert un jeune homme totalement différent de l'homme d'État que l'on connaît. Au début des années 1940, cet étudiant d'une vingtaine d'années faisait partie d'un mouvement clandestin visant la création d'une future Laurentie, c'est-à-dire un Québec indépendant, catholique et corporatiste. Et pour que ce future pays voie le jour, il fallait, selon eux, déclencher une «Révolution nationale». L'expression ne doit rien au hasard: leur modèle s'inspirait bel et bien de la Révolution nationale du maréchal Pétain. Pour nous, aujourd'hui, Pétain et son régime de Vichy représentent la France de la collaboration et de la participation volontaire au génocide des Juifs. Or, ce modèle a longtemps exercé un très grand attrait, non seulement sur ces «révolutionnaires», mais sur une partie importante de l'intelligentsia canadienne-française. Comment l'expliquer ? Cette question nous a longtemps hantés.» — NEMNI, M. «Les Canadiens Français, la France et les deux guerres mondiales» In S. Joyal et P.-A. Linteau (dir.). France-Canada-Québec. 400 ans de relations d'exception. Presses de l'Université de Montréal. Montréal, 2008. p. 209.
«Et quelles sont les composantes essentielles du corporatisme ? Il s'agit, avant tout, d'une société vraiment chrétienne, c'est-à-dire catholique. Ce serait également une société autoritaire et hiérarchique, dirigée par un chef, véritablement chrétien, intelligent, bienveillant et patriotique. Fondée sur l'harmonie et la collaboration, elle serait débarrassée de toute forme de luttes de classes. Ce serait enfin, une société non libérale, non démocratique et non-capitaliste. Dans le Québec d'alors, la dictature n'était pas mal vue.» — NEMNI, M. «Les Canadiens Français, la France et les deux guerres mondiales» In S. Joyal et P.-A. Linteau (dir.). France-Canada-Québec. 400 ans de relations d'exception. Presses de l'Université de Montréal. Montréal, 2008. p. 227.
«Quand tout est perdu, rien n'est perdu: il suffit d'un homme qui croit.» — ROUCHE, M. «Introduction». In Clovis. Fayard. Paris, 1996. p. 12.
«Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. Sur ce sujet-là, Son Altesse ne tarissait pas en plaisanteries légères et irréfutables, et elle s’exprimait avec une suavité de diction et une tranquillité dans la drôlerie que je n’ai trouvées dans aucun des plus célèbres causeurs de l’humanité. Elle m’expliqua l’absurdité des différentes philosophies qui avaient jusqu’à présent pris possession du cerveau humain, et daigna même me faire confidence de quelques principes fondamentaux dont il ne me convient pas de partager les bénéfices et la propriété avec qui que ce soit. Elle ne se plaignit en aucune façon de la mauvaise réputation dont elle jouit dans toutes les parties du monde, m’assura qu’elle était, elle-même, la personne la plus intéressée à la destruction de la superstition, et m’avoua qu’elle n’avait eu peur, relativement à son propre pouvoir, qu’une seule fois, c’était le jour où elle avait entendu un prédicateur, plus subtil que ses confrères, s’écrier en chaire : « Mes chers frères, n’oubliez jamais, quand vous entendrez vanter le progrès des [ 90 ]lumières, que la plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas ! » — BEAUDELAIRE. Le Joueur généreux. In Le Spleen de Paris (édition de 1869). p. 87.
«God may be love, but the polis isn't, and neither is the Church. So we come full circle and recall that the language of love is often used by those in power, while the language of justice is used by those who suffer from the abuse of power. The language of love is not enough. Because the language of love does not protect us from our failures to love; only the language of justice does that. » — CARROLL, J. Constantine's Sword. The Church and the Jews. Houghton Mifflin. Boston, 2001. p. 597-598.
«L’étude des rituels antiques est un champ obscur hanté par des feux-follets, qui nous fait souvent entreprendre de longues courses pour nous laisser enfin dans une fondrière.» — REINACH, S. Une formule orphique. Cultures, mythes et religions (Vol. II). E. Leroux. Paris, 1928. p. 132.
«Un principe ayant fait son temps, il est remplacé; il en est des idées comme des hommes; elles passent, et la génération oublieuse conserve à peine leur souvenir.» — FALCONNET, E. Introduction. Les lyriques grecs. Lefèvre et Carpentier. Paris, 1842. p. 10.
«... l'on ne saurait comprendre la fin d'une mélodie quand on l'isole de son début.» — BRÉHIER, E. «Préface». In P. Masson-Oursel. La philosophie en Orient. Presses universitaires de France. Paris, 1948. p. vi.
«A thought transfixed me: for the first time in my life I saw the truth as it is set into song by so many poets, proclaimed as the final wisdom by so many thinkers. The truth — that love is the ultimate end and the highest goal to which man can aspire. Then I grasped the meaning of the greatest secret that human poetry and human thought and belied had to impart: The salvation of man is through love and in love. I understood how a man who has nothing left in this world still may know bliss, be it only for a brief moment, in the contemplation of his beloved. In a position of utter desolation, when man cannot express himself in positive action, when his only achievement may consist in enduring his sufferings in the right way — an honorable way — in such a position man can, through loving contemplation of the image he carries of his beloved, achieve fulfillment. For the first time in my life I was able to understand the meaning of the words, «The angels are lost in perpetual contemplation of an infinite glory.» — FRANKL, V. Man's Search for Meaning. Beacon Press. Boston, MA, 2006. p. 37-38.
«My mind still clung to the image of my wife. A thought crossed my mind: I didn't even know if she were still alive. I knew only one thing — whch I have learned well by now: Love goes very far beyond the physical person of the beloved. It finds its deepest meaning in his spiritual being, his inner self. Whether or not he is actually present, whether or not he is still alive at all, ceases somehow to be or importance. § I did not know if my wife was alive, and I had no means of finding out (during all my prison life there was no outgoing or incoming mail; but at that moment it ceased to matter. There was no need for me to know: nothing could touch the strength of my love, my thoughts, and the image of my beloved. Had I known then that my wife was dead, I think that I would still have given myself, undisturbed by that knowledge, to the contemplation of her image, and that my mental conversation with her would have been just as vivid and just as satisfying. «Set me like a seal upon thy heart, love is as strong as death.» [Song of Songs, 8,6.]» — FRANKL, V. Man's Search for Meaning. Beacon Press. Boston, MA, 2006. p. 38-39.
«Une maxime que je ne puis me lasser de répéter est celle-ci: Tout Souverain Pontife qui peut douter de lui-même ne doit point espérer que les autres y ajouteront foi. En fait de culte, la politique ne sert de rien: la vérité seule est la base de la vérité.» — FABRE D'OLIVET, A. Histoire philosophique du genre humain (Tome II). Adamant Media Company. Lexington, KY, 2006. p. 270.
«... la vision du futur est l'aspect primordial que revêt la connaissance de la vérité.» — G. COLLI. Introduction. In La Sagesse grecque (Vol. I). Éditions de l'Éclat. Paris, 1990. p. 19.
«La cruauté d'Apollon se découvre: celui qui naît à la sagesse n'en jouit pas, il est pris au piège d'un agonisme redoutable (la compétition pour la connaissance est, en Grèce, la joute suprême).» — G. COLLI. Introduction. In La Sagesse grecque (Vol. I). Éditions de l'Éclat. Paris, 1990. p. 27.
«Le miroir est le symbole de l'illusion, parce que ce que nous voyons dans le miroir n'existe pas dans la réalité, n'en est que le reflet. Mais le miroir est aussi le symbole de la connaissance, puisque en me regardant dans le miroir je me connais. Et il l'est aussi en un sens plus subtil, car tout le contraire consiste à placer le monde dans un miroir, à le réduire à un reflet que je possède.» — G. COLLI. Introduction. In La Sagesse grecque (Vol. I). Éditions de l'Éclat. Paris, 1990. p. 42.
«Le connaître comme essence de la vie et comme sommet de la vie: telle est l'expression d'Orphée. Et dès lors la connaissance devient aussi une norme de conduite: théorie et praxis coïncident.» — G. COLLI. Introduction. In La Sagesse grecque (Vol. I). Éditions de l'Éclat. Paris, 1990. p. 43.
«Restreinte à la sphère de la parole, la sagesse se révèle comme un défi du dieu: ce qu'Apollon suggère n'est point une connaissance lumineuse, mais un ténébreux entrelacs de mots. Là se niche la sagesse: mais l'homme qui progresse à tâtons doit démêler les nœuds au péril de sa vie. Apollon exerce de la sorte sa puissance et il prend au piège les hommes les mieux doués pour connaître; de plus il l'exerce par le moyen de la fomentation à la lutte qui en résulte. Cet entrelacs de paroles devient objet de compétition: le désir de primer dans la connaissance déchaîne chez les hommes une joute dans laquelle le vaincu ne sera pas épargné.» — G. COLLI. Introduction. In La Sagesse grecque (Vol. I). Éditions de l'Éclat. Paris, 1990. p. 47.
«Celui qui ne résout pas l'énigme est trompé: le sage est celui qui ne se laisse pas tromper. L'action de l'énigme est de tromper, et de tuer moyennant la tromperie [...]. Au fond, le sage est un guerrier qui sait se défendre.» — G. COLLI. Introduction. In La Sagesse grecque (Vol. I). Éditions de l'Éclat. Paris, 1990. p. 48.
«Les théories physiques du Nyaya et du Vaiséchika rappellent les théories analogues professées en Grèce par Anaxagoras, Leucippe et Démocrite: suivant une tradition très-accréditée, Démocrite avait voyagé dans l'Inde pour s'instruire dans les sciences philosophiques. Leurs catégories logiques et scientifiques, comparées à celles d'Aristote, des scholastiques et de Kant, nous montreraient que les mêmes notions fondamentales ont toujours servi de base aux investigations phulosophiques dans tous les temps.» — J.B. BOURGEAT. Histoire de la philosophie. Philosophie orientale. Hachette. Paris, 1850. p. 96-97.
«J'aime qu'on m'aime comme j'aime quand j'aime.» — Mot attribué à Blanche de Castille (1188-1252, épouse de Louis VIII et reine de France (1223-1226).
«Perhaps every great thinker has a blindspot; perhaps in the unconcealment which brings to light what discloses itself, invariably something withdraws into the concealment which evades the great thinkers [sic] grasp.» R. HAHN. «Truth (aletheia) in the context of Heidegger's critique of Plato and the tradition». Southwest Philosophical Studies. Vol. 4 (1979). pp. 51-57.
«— Maître Jean de la Fontaine: Pourquoi votre étendard fut plus porté à l'église de Reims, à la consécration du roi que les étendards des autres capitaines ?
— Jeanne d'Arc: Cet étendard avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fût à l'honneur.» Procès de condamnation de Jeanne d'Arc (Sixième interrogatoire privé. le 17 mars 1431). Klincksieck. Paris, 1960. pp. 164-178. In R. Pernoud. Jeanne d'Arc par elle-même et par ses témoins. Seuil. Paris, 1966. p. 212.
[La vérité:] «un mot si noble et pourtant si usé.» — M. HEIDEGGER. De l'essence de la vérité. Vrin. Paris, 1948. p. 68.
«Seul l'homme ek-sistant est historique. La «nature» n'a pas d'histoire.» — M. HEIDEGGER. De l'essence de la vérité. Vrin. Paris, 1948. p. 87.
«Entre sa femme qui l'adorait, sa fille qui l'idolâtrait et quelques amis qui l'aimaient bien, Necker se montrait simple et affectueux. En dehors de son petit cercle intime, il composait son personnage: sérieux, impassible, volontiers hautain, il écoutait sans grande indulgence et parlait peu. «Il n'aide point à développer ce qu'on pense et l'on est plus bête avec lui que l'on est tout seul», disait Madame du Deffand, non sans une pointe d'agacement. On redoutait les jugements qu'il proférait toujours simplement, avec une incomparable sûreté de soi. En un mot, Necker impressionnait.» — Evelyne LEVER. Louis XVI. Fayard. Paris, 1985. p. 250.
«Car plus que de l'origine, c'est du chemin qu'il faut rendre compte.» — François DASTUR. «Heidegger». in Y. Belaval (dir.) Histoire de la philosophie (tome III). Gallimard. Paris, 1974. p. 625.
«Comme l'avait déjà si bien vu Pierre Gaxotte, le XVIIIe siècle «a souffert d'une étrange maladie: le goût insatiable du potin, du cancan, de l'historiette légère et légèrement contée, du bon mot, de la médisance qui fait sourire». Maladie entretenue par les produits de ces officines où de singuliers apothicaires — les Soulavie, les Bachaumont, les Pidansat de Mairobert, les Mouffle d'Angerville, les Théveneau de Morande et autres — malaxaient avec une once de vérité un amas de ragots calomnieux, de contes salaces, de fantasmes ignobles, présentés comme des nouvelles sûres ou comme les mémoires authentiques de personnages importants.» — M. ANTOINE. Louis XV. Fayard. Paris, 1989. p. 008.
«Approuver un philosophe ne suffit pas à constituer une philosophie.» — DE WAEHLENS, A. et W. BIEMEL. «Introduction». In M. HEIDEGGER. De l'essence de la vérité. Vrin. Paris, 1948. p. 25.
«Von der andern Seite, wird man sagen, ist man nicht vermögend die Naturursachen deutlich zu machen, wodurch das verächtlichste Kraut nach völlig begreiflichen mechanischen Gesetzen erzeugt werde ...» I. KANT. Der einzig mögliche Beweisgrund zu einer Demonstration des Daseins Gottes. Siebende Betrachtung. In Gesammelten Werke [II, 138]. / «D'un autre côté, on dira que l'on n'a pas la faculté de rendre évidentes les causes naturelles, d'après lesquelles le moindre brin d'herbe parvient à croître en raison de lois mécaniques pleinement compréhensibles ...» E. KANT. L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de l'existence de Dieu. Septième considération. In Œuvres complètes [II, 138]./ «On the other hand, one must understand that he does not have the capacity to explain the natural causes, following which the minutest blade of grass succeeds in growing by reason of fully comprehensible mechanical principles ...» E. KANT. The only possible grounds for demonstrating the existence of God. Seventh consideration. In Complete Works [II, 138].
«... schlechterdings kann keine menschliche Vernunft (auch keine endliche, die der Qualität nach der unsrigen ähnlich wäre, sie aber dem Grade nach noch so sehr überstiege) die Erzeugung auch nur eines Gräschens aus bloß mechanischen Ursachen zu verstehen hoffen.» I. KANT. «Kritik der Urteilskraft». §77. In Gesammelten Werke [V, 409]. / «... absolument aucune raison humaine (ni aucune raison finie qui serait qualitativement semblable à la nôtre, mais lui serait en outre très supérieure par le degré) ne peut espérer comprendre à partir de causes simplement mécaniques la production ne serait-ce que d'un brin d'herbe » E. KANT. «Critique du jugement (trad. A. Renaut)». §77. In Œuvres complètes [V, 409]./ «Indeed, absolutely no human reason (nor any finite reason similar to ours in quality, no matter how much it may surpass ours in degree) can hope to understand, in terms of nothing but mechanical causes, how so much as a mere blade of grass is produced.» E. KANT. «Critique of Judgment (trans. by W. Pluhar)». §77. In Complete Works [V, 409].
«Son défaut majeur [de Maupeou, chancelier de Louis XV] était de dire la chose la plus désagréable du monde: la vérité.» — M. ANTOINE. Louis XV. Fayard. Paris, 1989. p. 922.
«... c'est la plus cruelle maladie que celle du cœur.» — Marie-Thérèse-Charlotte DE FRANCE. Mémoire sur la captivité des princes et princesses ses parents. IVième partie. En-ligne à «http://penelope.uchicago.edu/angouleme/index.xhtml». Consulté le 5 février 2011.
«... il ne peut y avoir d'amitié sans réciprocité.» — Michel TOURNIER. Petites proses. Gallimard. Paris, 1986. p. 111. Cité dans le site de Gilles G. Jobin: Au fil de mes lectures. En-ligne à «http://www.aufildemeslectures.net/. Consulté le 19 février 2011.
«Art is the Tree of Life. Science is the Tree of Death.» — William BLAKE. Annotations to Laocoon (1827-1828).
«Ce qui fait la grandeur de l'homme, c'est qu'il préfère la vérité à lui-même.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 361.
«Comme la forme ordinaire de la reconnaissance, c'est l'ingratitude ...» — P. CHEVALLIER. Louis XIII. Fayard. Paris, 1979. p. 198.
«La réflexion est le plus haut degré de la vie; mais cette vie existe déjà dans le développement de l'activité spontanée. Le MOI se pose dans la vie réfléchie, mais il se trouve dans la vie spontanée. La racine de la notion de cause et d'effet est donc cachée dans l'activité spontanée et primitive du MOI.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 368.
«... avant de vouloir agir, il faut avoir agi sans le vouloir.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 368.
«Il semble contradictoire qu'un philosophe parle de l'élément spontané: car il ne peut le saisir qu'avec l'instrument philosophique, c'est-à-dire avec la réflexion, et la réflexion est destructive de la spontanéité.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 372.
«... plus le désir est énergique, plus l'oubli de soi est parfait.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 374.
«Tant que l'infini n'est pas atteint, l'amour n'est pas satisfait.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 378.
«Rien n'est plus calme que la raison: elle ne porte aucun trouble dans l'organisation humaine, voilà pourquoi elle est moins apparente, moins saisissable que le sentiment.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 382.
«Ce qu'il y a d'admirable dans l'homme, ce n'est pas qu'il aime la vérité, la beauté et la vertu, quand il a conçu toutes ces choses, c'est qu'il les conçoive, lui être borné et fini.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 383.
«L'homme voudrait pouvoir contempler l'être face à face: mais il ne lui a été donné que de concevoir la nécessité de l'infini, et non d'en comprendre la nature.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 384.
«La philosophie n'est pas philosophie si elle ne touche à l'abîme; mais elle cesse d'être philosophie si elle y tombe.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 384.
«... il n'y a pas d'autre philosophie légitime que celle qui dérive de l'expérience.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 391.
«... il n'y a pas de science de ce qui se passe.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 392.
«Souviens-toi quelque jour combien sont ignorants / Ceux qui pour être Rois veulent être tyrans.» — AGRIPPA D'AUBIGNÉ. Les Tragiques (Misères), V, 599-600.
«La vraie lumière ne se décolore pas et les vraies sources n'ont jamais besoin d'être rafraîchies.» — G. THIBON. In Simone Weil. La Pesanteur et la Grâce. Plon. Paris, 2010. p. 7.
«En tout cas, je crois au Bouddha: pour des rustres ignorants tel que moi, c'est là tout ce qui compte. Vous connaissez le dicton, n'est-ce-pas ? «Qui a la foi n'a pas besoin de science.» — E. YOSHIKAWA. La Parfaite Lumière. J'ai lu. Paris, 2008. p. 118.
«Il est très déconcertant de voir comme les gens me demandent toujours de leur parler de la Loi bouddhique ou de leur expliquer les vrais enseignements. Les gens veulent voir dans un prêtre un Bouddha vivant. Félicite-toi qu'autrui ne te surestime pas — ainsi tu n'as pas à te soucier des apparences.» — E. YOSHIKAWA. La Parfaite Lumière. J'ai lu. Paris, 2008. p. 343.
«Un vieux dicton lui revint à l'esprit: il est facile de surpasser un prédécesseur, mais difficile d'éviter d'être surpassé par un successeur.» — E. YOSHIKAWA. La Parfaite Lumière. J'ai lu. Paris, 2008. p. 372.
«... il ne suffit pas de vouloir, il faut encore pouvoir; la volonté ne peut donc être privée de ses instruments.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 392.
«Le monde est toujours plein du bruit des vagues. § Les poissons qui s'abandonnent aux vagues savent danser, chanter, jouer, mais qui connaît le cœur de la mer, cent pieds plus bas ? Qui connaît ses profondeurs ?» — E. YOSHIKAWA. La Parfaite Lumière. J'ai lu. Paris, 2008. p. 696.
«L'intérieur seul est beau: il n'y a de beau que ce qui n'est pas visible; cependant, si le beau n'était pas, sinon montré aux yeux, du moins indiqué, et pour ainsi dire esquissé par la forme visible, il n'existerait pas pour l'homme; il se manifeste par des traits sensibles, mais dont toute la beauté n'est que le reflet du beau incorporel. Ce n'est donc que par l'expression que la nature est belle, et c'est la diversité des traits intellectuels ou moraux, réfléchis par la matière, qui détermine les divers genres de beauté. La figure de l'homme est d'une beauté grave, sévère, parce qu'elle annonce la dignité et la puissance; la figure de la femme est d'une beauté douce, parce qu'elle réfléchit la bonté, la faiblesse et la grâce. Dans chaque sexe, la beauté ne sera diverse que par la diversité d'expression.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 420.
«Heureusement pour l'issue de la Deuxième Guerre mondiale ce programme [qui visait au développement par l'Allemagne des missiles A-10 de longue portée, susceptibles de traverser l'Atlantique et dévaster l'Amérique] n'aboutit à rien pour une multitude de raisons, notamment l'absence de talents scientifiques dont les Nazis s'étaient privés en persécutant les Juifs et la multiplication de programmes de recherche par une douzaine d'organismes qui espéraient gagner les bonnes grâces du Führer.» — J. KEEGAN. La Deuxième Guerre mondiale (trad. de l'anglais par Marie-Alyx Revellat et de Jacques Vernet). Perrin. Paris, 1990. p. 761-762.
«Le beau est un, c'est le beau moral ou intellectuel, c'est-à-dire le beau incorporel qui, se manifestant par des formes visibles, constitue le beau physique, le beau incorporel, c'est la vérité elle-même, c'est la substance, c'est l'éternel, c'est l'infini; si la vérité se montre dans les actes humains, elle devient la vérité morale, la sainteté, la justice, en un mot, le bien; si elle se répand dans les êtres pour leur communiquer l'harmonie et la vie, c'est la beauté, soit incorporelle, soit corporelle. Le vrai, le bien et le beau sont donc réunis intimement, et se pénètrent l'un l'autre dans l'unité de leur substance; ce qui est bon est beau, ce qui est beau est bon, ce qui est beau et bon est vrai. Dieu est la substance métaphysique du beau, du bien et du vrai, en d'autres termes, le bien, le beau et le vrai, conçus dans l'unité de leur substance, c'est Dieu. Mais Dieu est impénétrable: la raison n'a pas d'accès jusqu'à sa nature; il faut qu'il se manifeste par une enveloppe abordable et intelligible: cette enveloppe, c'est l'idée du vrai, du bien et du beau, c'est le logos de Platon.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 421.
«... la plus haute culture que l'on puisse donner au goût, c'est la culture du sentiment du beau; il faut s'exercer sans cesse à briser les enveloppes matérielles pour arriver à la beauté morale. Aussi rien n'est-il plus frivole que ces rhétoriques et ces poétiques qui ne s'attachent jamais qu'à la forme, sans songer même à ce qu'elle cache, qui travaillent sur des traits inanimés, sans pénétrer jusqu'à la beauté vivante que ces traits nous dérobent.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 422.
«L'homme seul reconnaît en lui le beau moral, comme dans la nature, comme dans l'animal, comme dans ses semblables, et voilà pourquoi il sympathise avec l'homme, avec l'animal et avec la nature. Pour comprendre la sympathie de l'homme, il faut s'élever jusqu'à la vérité suprême, jusqu'à l'être unique et universel, jusqu'à Dieu. Dieu, c'est le fond du vrai, du bien, du beau; c'est l'absolu, qui se réfléchit tout entier dans toutes ses manifestations, ou, comme on dit ordinairement, dans toutes ses créations. Dieu est donc à la fois dans la nature et dans l'homme, et c'est ainsi que s'explique la sympathie de l'homme pour la nature.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 424.
«Reconnaissons donc que le beau comme le vrai plane sur la nature et sur l'homme, et que l'homme ni la nature ne sont le fondement de l,absolu. si le beau est purement subjectif, s'il dépend simplement de l'homme, il n'y a plus de beauté dans la nature, et rien n'est alors plus variable que le beau. Si le beau est purement objectif, s'il dépend de la nature, il n'y a plus de beauté en l'homme; si, au contraire, le beau est absolu, s'il se retrouve dans l'homme et l'homme dans la nature, il n'est pas étonnant que l'homme sympathise avec elle, qu'il soit juge, et à son tour créateur de la beauté.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 425.
«Le beau, c'est le vrai et le bien manifestés à l'homme sous une forme sensible. Le beau ne serait que le vrai et le bien, s'il n'avait de formes; encore une fois, c'est la forme sensible du vrai et du bien qui les fait devenir ce que nous appelons la beauté.» — V. COUSIN. Œuvres I. Société belge de librairie. Bruxelles, 1840. p. 427.
«Du réel, dès qu'on y pense, on doit dire: il est, on ne peut dire: il n'est pas; car on ne peut ni connaître, ni exprimer ce qui n'est pas.» — BRÉHIER, E. «Les Pré-socratiques». In Histoire de la philosophie (I). Presses universitaires de France. Paris, 1948. p. 63.
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