lundi 6 septembre 2010

Oswald Spengler — Le déclin de l'Occident I (Préface et introduction)

[Avec mises à jour périodiques. — With periodical updates.]

VEUILLEZ NOTER: En faisant la publicité de ces pensées, le rédacteur de ce site n'endosse en aucune façon la signification de leur contenu. Si elles sont présentées ici, c'est qu'elles nous semblent offrir une matière importante à réflexion, par la pertinence de leur thématique ainsi que par la clarté de leur énonciation et des implications qui peuvent en découler. Par ailleurs, nous encourageons ceux qui y seront exposés à l'esprit de critique et de discernement le plus développé, afin d'en retirer non seulement la «substantifique moëlle», selon l'expression de Rabelais, mais encore la vérité la plus haute qu'elles pourraient celer, en relevant le défi de retrouver la vérité suprême, là où elle veut bien se révéler, y compris dans son expérience de vie immédiate, à l'esprit qui la recherche avec engagement, conviction et passion.

[PRÉFACES ET INTRODUCTION]

«Un penseur est un homme qui a été destiné par son intuition et son intelligence personnelles à donner une représentation symbolique du temps. Il n'a pas de choix. Il faut qu'il pense comme il doit penser, et ce qui est vrai pour lui est, en fin de compte, l'image de l'univers née avec lui. Celle-ci, il ne l'invente pas, mais il la découvre en lui.» — Oswald SPENGLER. «Préface de l'édition définitive». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 12.

«Je ne peux donc qu'appeler ' vrai ' le fond de ce que j'ai trouvé, vrai pour moi et, je le crois, aussi pour les esprits d'élite de l'avenir, mais pas vrai ' en soi ', c'est-à-dire abstraction faite des conditions du sang et de l'histoire, car une telle vérité n'existe pas.» — Oswald SPENGLER. «Préface de l'édition définitive». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 12.

«Existe-t-il une logique de l'histoire ? Y a-t-il, par delà tout le fortuit et tous l'imprévisible des événements particuliers, une structure pour ainsi dire métaphysique de l'humanité qui soit essentiellement indépendante de tous les phénomènes visibles, populaires, spirituels et politiques de la surface ? Qui soit au contraire la cause première de cette réalité de second ordre ? En un mot, y a-t-il au fond de tout ce qui est historique, des formes biographiques, primaires et universelles ?.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 15.

«Le moyen de connaître les formes mortes est la loi mathématique. Le moyen de comprendre les formes vivantes est l'analogie. Ainsi se distinguent la polarité et la périodicité de l'univers.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 16.

«La question n'est pas de savoir ce qu'en soi et pour soi sont les phénomènes tangibles de l'histoire, comme appartenant à tel ou tel temps, mais ce que signifie et donne à entendre leur apparition.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 18.

«Qu'il existe dans la vie, outre la nécessité causale — que j'appellerais la logique de l'espace, — également la nécessité organique du destin — la logique du temps, qui est un fait d'une certitude intérieure très profonde, qui remplit toute la pensée mythologique, religieuse, artistique, qui est l'essence et le noyau de toute l'histoire opposée à la nature, mais qui est inaccessible aux formes de la connaissance dont parle la Critique de la raison pure: voilà ce qui n'est point encore entré dans la voie de la formulation théorique.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 19.

«Les mémoires et les autobiographies ont pour l'individu le même sens que, pour l'âme des cultures entières, la recherche historique dans sa conception la plus large, qui embrasse ainsi toutes les espèces d'analyse psychologique et comparative des peuples, des temps, des mœurs étrangers.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 21.

«Je vois dans l'histoire universelle l'image d'une éternelle formation et transformation, d'un devenir et d'un trépas miraculeux des formes organiques.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 33.

«La valabilité universelle est une inférence toujours fausse de soi sur autrui.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 35.

«... chaque culture a sa propre civilisation. C'est la première fois que ces deux mots, qui désignaient jusqu'à ce jour une vague distinction d'ordre éthique, sont pris dans un sens périodique pour exprimer une succession organique rigoureuse et nécessaire. La civilisation est le destin inévitable d'une culture [...]. Les civilisations sont les états les plus extérieurs et les plus artificiels auxquels puisse atteindre une espèce humaine supérieure. Elles sont une fin; elles succèdent au devenir comme le devenu, à la vie comme la mort, à l'évolution comme la cristallisation, au paysage et à l'enfance de l'âme, visibles dans le dorique et le gothique, comme la vieillesse spirituelle et la ville mondiale pétrifiée et pétrifiante. Elles sont un turme irrévocable, mais auquel on atteint toujours avec une nécessité très profonde.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 43.

«La civilisation pure, en tant que fait historique, consiste dans une exploitation graduelle des formes devenues anorganiques et mortes.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 44.

«Chaque Grec a un trait de Don Quichotte, chaque Romain un Sancho-Pança — toutes leurs autres qualités disparaissent sous celles-ci.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 48.

«Les Romains n'ont nullement conquis le monde. Ils n'ont fait que s'emparer de ce qui était le butin de tous. L'Imperium Romanum résulte non de la tension extrême de tous ses moyens militaires et financiers, comme ce fut jadis le cas de Carthage, mais de la renonciation de l'Orient à son ancienne liberté. Qu'on ne se laisse pas éblouir par la splendeur de ses succès militaires !» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 48.

«... l'avenir occidental n'est pas un amont sans rives, ni un progrès dans le sens de nos idéals du moment, avec des espaces de temps fantastiques, mais un événement particulier de l'histoire, strictement limité, inévitablement défini dans sa durée et sa forme, s'étendant sur peu de siècles et dont les traits essentiels peuvent être perçus et mesurés ...» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 51.

«Quand les faits manquent, le sentiment guide.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 51.

«Le présent est une époque civilisée, non une époque cultivée.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 51.

«Toute recherche historique pure est pure philosophie — ou simple travail de fourmis. Mais le philosophe systématique tourne dans une erreur grave quant à la durée des résultats de ses études. Il oublie que toute idée vit dans un univers historique, dont elle partage par conséquent le destin général de la caducité. Il s'imagine que la pensée supérieure à un objet éternel et invariable, que les grands problèmes sont les mêmes en tous les temps et qu'on finira par leur donner une réponse unique.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 53.

«Chaque philosophie est une expression de son temps et de lui seul, et on ne trouverait pas deux époques ayant les mêmes intentions philosophiques, dès qu'il s'agit de philosophie réelle et non de ces fadaises académiques sur les formes du jugement ou les catégories du sentiment.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 53.

«Le seul criterium d'une doctrine est sa nécessité pour la vie.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 53.

«Se convaincre que tout ce qui est est aussi devenu, que tout ce qui est naturel et connaissable suppose une histoire, le monde-réalité un monde-virtualité qui s'est réalisé en lui; savoir qu'il y a un profond mystère non seulement dans la question Quoi ?, mais aussi dans les questions Quand ? et Quelle durée ?, c'est admettre qu'il faut que tout ce qui existe, quelles que puissent être ses autres qualités particulières, est avant tout l'expression d'un vivant.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 53.

«L'homme, [...], élément et représentant de l'univers, n'est pas que membre de la nature, mais aussi membre de l'histoire, autre cosmos de nature et de substance différentes, que la métaphysique entière a sacrifié au premier.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 60.

«Que tout phénomène pose aussi une énigme métaphysique par là-même qu'il se manifeste à une époque jamais indifférente, en sorte qu'on est obligé de se demander encore quel rapport vivant existe, à côté du rapport naturel anorganique, dans l'image de l'univers — qui est, comme on sait, reflet de l'homme total et non pas de sa seule raison [...]; qu'un phénomène n'est pas seulement un fait pour l'entendement, mais aussi une expression de l'âme, pas seulement objet, mais symbole, depuis les plus hautes œuvres de l'art et de la religion jusqu'aux futilités de la vie quotidienne: voilà qui est une nouveauté philosophique.» — Oswald SPENGLER. «Introduction». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 61.

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