mardi 5 octobre 2010

Oswald Spengler — Le déclin de l'Occident I (Chapitre V)

[Avec mises à jour périodiques. — With periodical updates.]

VEUILLEZ NOTER: En faisant la publicité de ces pensées, le rédacteur de ce site n'endosse en aucune façon la signification de leur contenu. Si elles sont présentées ici, c'est qu'elles nous semblent offrir une matière importante à réflexion, par la pertinence de leur thématique ainsi que par la clarté de leur énonciation et des implications qui peuvent en découler. Par ailleurs, nous encourageons ceux qui y seront exposés à l'esprit de critique et de discernement le plus développé, afin d'en retirer non seulement la «substantifique moëlle», selon l'expression de Rabelais, mais encore la vérité la plus haute qu'elles pourraient celer, en relevant le défi de retrouver la vérité suprême, là où elle veut bien se révéler, y compris dans son expérience de vie immédiate, à l'esprit qui la recherche avec engagement, conviction et passion.


[IMAGE MENTALE ET SENTIMENT VITAL]

«Tout philosophe de profession est obligé de croire sans preuve sérieuse à l'existence d'un certain quid, considéré par lui comme susceptible de raisonnement intellectuel, car son existence spirituelle tout entière dépend de cette possibilité.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 285.

«Pourquoi toute psychologie, dès qu'elle cesse d'être une connaissance des hommes et une expérience de la vie pour devenir une science, est-elle restée la plus vaine et la plus creuse des disciplines philosophiques et, dans son vide absolu, l'apanage exclusif des demi-savants et des systématiseurs stériles ?» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 285.


«L'âme ... qu'est-ce donc ? Si l'intelligence pure pouvait y répondre, la science de l'âme serait rendue superflue.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 285.

«La volonté ? Elle n'est point un concept mais un nom, un mot primaire comme Dieu, le signe d'une chose dont nous avons intérieurement une conscience immédiate, sans jamais pouvoir la décrire.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 286.


«Dès qu'il ne se contente plus seulement de vivre et de sentir, mais veut observer et réfléchir, l''âme' est pour l'homme une 'image', qui a son origine dans le sentiment tout à fait primordial de la mort et de la vie. Cette image est aussi vieille que l'est en général la réflexion abstraite de la vision par le langage verbal et consécutive à celle-ci.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 286.

«De même que 'le temps' est l'antinomie de l'espace, de même aussi l'âme est aussi le contre-univers de 'la nature', codéterminé à tout moment par la conception de celle-ci.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 287.


«Toute psychologie est une contre-physique.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 287.

«... bien loin de découvrir l'essence de l'âme ou même seulement de l'effleurer [...] la psychologie savante n'ajoute qu'un symbole de plus à tous ceux qui forment le macrocosme d'un homme de culture. Comme tout ce qui est achevé et non en voie d'achèvement, elle décrit un mécanisme au lieu d'un organisme.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 288.

«Associations, aperceptions, affections, rouages, pensée, sentiment, volonté — tout cela n'est qu'un tissu de mécanismes morts, dont la typographie constitue l'insignifiant objet de la science psychologique. On voulait y trouver la vie et on tombe sur une ornementique des concepts. L'âme était restée ce qu'elle était: une chose impossible à penser et à représenter, le mystère, l'éternel devenir, le pur événement vital.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 289.


«Une image mentale est l'image d'une âme entièrement déterminée.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 289.

«C'est des faits de sa vie que l'homme primitif tire une image de l'âme où les expériences primaires — celles de l'être éveillé: distinction du moi et du monde, du moi et du toi, comme celles de l'être: distinction du corps et de l'âme, de la vie sensible et de la réflexion, de la vie sexuelle et de la sensation —, exercent une action créatrice. Parce que ce sont des hommes réfléchis qui pensent, un numen interne: esprit, Logos, Ka, Ruah, est toujours opposé à l'autre. Mais comme c'est l'individu qui partage et rapporte que les éléments psychiques sont représentés par lui comme des couches, des forces, des substances, comme unité, polarité ou polarité, l'homme réfléchi se définit déjà par là-même comme un membre d'une culture déterminée. Et quand quelqu'un croit connaître l'âme des cultures étrangères, il leur substitue la propre image de la sienne. Comme il assimile les expériences nouvelles à un système existant, il n'est pas étonnant qu'il croie enfin avoir découvert des formes éternelles.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 289-290.


«... chaque culture possède sa psychologie systématique propre, comme elle possède aussi son style propre de la connaissance des hommes et de l'expérience de la vie.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 290.

«L'image mentale magique porte les traits d'un strict dualisme de deux substances énigmatiques: l'esprit et l'âme. Il n'y a entre les deux ni rapport antique statique, ni rapport antique fonctionnel, mais une relation entièrement différente de structure et qu'on ne saurait précisément appeler que magique.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 291.


«... l'arabisme est la culture des religions révélées écrites, qui toutes supposent une image dualiste de l'âme.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 292.

«Ce qui est vrai pour nous [Faustiens occidentaux] est faux pour eux [Arabes], et inversement; ce principe vaut tout aussi bien pour l'image psychique des cultures particulières que pour chaque autre résultat de la pensée scientifique.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 293.


«... c'est l'âme faustienne qui s'évertue en se séculaires efforts à tracer l'image de soi-même et cette image offre un accord profondément senti avec l'image de l'univers. En effet, la conception gothique du monde exprime, dans sa lutte entre la raison et la volonté, le sentiment vital de chaque homme ayant vécu les Croisades, l'époque des Staufen et des grandes cathédrales. On voyait l'âme ainsi parce qu'on était ainsi fait.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 294.

«Volonté et pensée dans l'image mentale — c'est direction et étendue, histoire et nature, destin et causalité dans l'image du monde extérieur. Le fait que notre symbole primaire est l'étendue indéfinie apparaît en plein jour dans les traits fondamentaux de ces deux aspects. La volonté rattache l'avenir au présent, la pensée l'illimité à l'endroit où l'on est. L'avenir historique est le lointain en devenir, l'horizon de l'univers infini est le lointaine devenu: voilà ce que signifie l'expérience de la profondeur faustienne.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 294.


«La culture faustienne est une culture de la volonté: voilà qui n'est autre chose qu'une expression de la vocation éminemment historique de son âme. Le 'Je' de l'usage linguistique — ego habeo factum —, c'est-à-dire la construction dynamique de la phrase, traduit absolument le style de l'activité résultant de cette vocation, dont l'énergie de la direction domine non seulement l'imager du 'monde considéré comme histoire', mais notre histoire même.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 294-295.

«... l'éthique faustienne tout entière est donc une 'ascension': perfectionnement du moi, action morale sur le moi, justification du moi par la foi et les œuvres, respect du toi dans le prochain à cause du moi propre et de sa félicité, depuis Thomas d'Aquin jusqu'à Kant, et enfin, ascension suprême: l'immortalité du moi.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 295.


«L'âme russe avolontaire, avec son symbole primaire de la plaine immense, cherche à se dissoudre, à se perdre dans l'univers fraternel, horizontal, en serviteur anonyme. Pour elle, la pensée qui va de soi au prochain, l'élévation morale de soi-même par l'amour du prochain, la volonté de faire pénitence pour soi, sont des signes de la vanité occidentale et également impies, comme la volonté d'ascension céleste de nos cathédrales opposée au toit plat à coupole des églises russes.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 295.

«Le moi gouverne le monde par le moyen de la forme.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 297.


«Pendant des siècles, la peinture s'est passionnément efforcée d'atteindre ce grand symbole qui contient tout ce que pourraient exprimer les mots d'espace, de volonté, de force. Il correspond en métaphysique `al;a tendance constante à faire dépendre de l'esprit, fonctionnellement, les choses au moyen d'antithèses conceptuelles, comme le phénomène et la chose en soi, la volonté et la représentation, le moi et le non-moi, antithèses ayant toutes un contenu purement dynamique, aux antipodes de la doctrine de Protagoras qui voyait dans l'homme une mesure, donc non un créateur de toutes choses.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 297.

«Les éléments de l'âme sont pour tous les hommes, à quelque culture qu'ils appartiennent, les divinités d'une mythologie intérieure.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 298.


«à l'époque baroque, le panthéisme du monde extérieur a immédiatement pour conséquence celui du monde intérieur, et ce que l'antithèse de Dieu et du monde doit désigner — dans n'importe quel sens — est désigné aussi chaque fois par le mot Volonté, opposé à l'âme en général: la force qui fait tout mouvoir dans son empire.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 298.

«Nous autres, natures faustiennes, nous sommes habitués à intégrer dans l'ensemble de nos expériences vivantes l'individu, non en tant qu'il se manifeste dans un calme plastique, mais en tant qu'il agit. Ce que l'homme est, nous le mesurons à son activité, qui peut aussi bien s'orienter vers le dedans que vers le dehors, et c'est d'après cette direction que nous évaluons tous ses principes, ses motifs, ses forces, ses convictions, ses habitudes en particulier. Caractère est le mot où nous résumons cet aspect.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 300.


«Chaque art, chaque culture en général, a son heure significative de la journée.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 311.

«La commune intelligibilité est la marque de toute œuvre qui se livre avec tous ses mystères au premier coup d'œil du spectateur, œuvre dont le sens est incarné dans le côté extérieur et la surface. Est communément intelligible dans chaque culture ce qui n'a pas varié depuis les premières conditions et institutions humaines, ce que dès la jours de son enfance l'homme comprend peu à peu sans être obligé de conquérir une méthode toute nouvelle, en général ce qui n'a pas besoin d'être conquis, ce qui se donne de soi-même, ce qui est immédiatement en plaine lumière dans le donné sensible et qui n'est pas une simple allusion de ce donné, découvrable seulement ... par quelques-uns, suivant les circonstances, par des individus tout à fait isolés.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 312-313.


«Le rang qu'occupe une découverte dans l'ensemble du macrocosme est ce qui donne à son emploi la profondeur ou la superficialité.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 320.

«Tous exigent des autres quelque chose.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 324.


«Dans l'éthique d'Occident, tout n'est que direction, volonté de puissance, action à distance de la volonté.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 324.

«Si l'on admet que le socialisme, entendu au sens éthique, non économique, est le sentiment cosmique qui poursuit au nom de tous son opinion propre, nous sommes tous socialistes sans exception, que nous le sachions et le voulions ou non.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 324.


«Ce que nous nommons action, non seulement activité, est un concept historique absolu, saturé d'énergie de la direction. Il est la confirmation de l'existence, la consécration existentielle d'une espèce humaine qui a un moi tendu vers l'avenir et qui sent dans le présent, non point une sorte d'être saturé, mais toujours une époque au sein d'un grand enchaînement du devenir; et cela est aussi vrai de la vie personnelle que de l'histoire tout entière.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 325.

«Il y autant de morales que de cultures, ni plus ni moins.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 327.


«Chaque culture a pour cela une mesure propre, dont la valabilité commence et finit avec elle. Il n'y a pas de morale humaine universelle.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 328.

«Une sérieuse morphologie de toutes les morales sera la tâche de l'avenir.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 328.

«... on n'est pas psychologue de premier rang tant qu'on est encore romantique.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 328. 


«... une morale est, comme une plastique, une musique ou une peinture, un monde formel achevé en soi, qui exprime le sentiment de la vie, qui est donné absolument, qui est invariable en son fond et intérieurement nécessaire. Dans le cadre de son milieu historique elle est toujours vraie, hors de ce cadre toujours fausse.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 329.

«Bouleversement de toutes les valeurs — c'est le caractère très intime de chaque civilisation. Elle commence à donner ainsi à toutes les formes de sa culture passée une autre marque, un autre sens, une autre application. Elle ne produit plus, elle ne fait qu'interpréter. C'est là le côté négatif de toutes les périodes de cette espèce. Elles supposent accompli l'acte de création proprement dite.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 334.


«Culture et Civilisation — c'est le corps vivant d'une psyché et de sa momie. [...]. Culture et Civilisation — c'est l'organisme né du paysage et le mécanisme résultant de son corps figé.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 335.

«La morale de culture est celle que l'on a, la morale civilisée est celle que l'on cherche.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 337.

«Chaque culture a donc son propre mode d'extinction psychique, et elle n'en a qu'un seul, résultant avec une nécessité très profonde de sa vie toute entière.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 338.

«Dans toute civilisation a lieu une relève de l'être psychique par le spirituel, mais ce spirituel a dans chaque cas sa structure différente et est soumis au langage formel d'une symbolique différente. L'unicité de l'être, dont l'action inconsciente crée ces formes tardives de la superficie historique est justement ce qui donne à leur parenté selon le degré historique une importance capitale. Ce qu'elles expriment est différent, mais le fait qu'elles l'expriment de cette manière leur donne le caractère de 'contemporaines'.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 340.

«Toute âme a de la religion. Ce n'est qu'un autre nom de son existence. Chaque forme vivante qui l'exprime: arts, doctrines, usages, mondes formels métaphysiques et mathématiques, chaque motif d'ornement, chaque colonne, chaque vers, chaque idée, est en son fond très profondément religieuse, et il est nécessaire qu'elle le soit.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 341. 

«La religion étant l'essence de chaque culture, l'irreligion est celle de toute civilisation.» — Oswald sic, de la rhétorique antique, du journalisme occidental. Elle vise la .» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 341. 

«Le socialisme est le sentiment de la vie faustienne devenue irreligieuse. C'est le sens du prétendu 'vrai' christianisme prononcé avec tant d'emphase par les socialistes anglais, qui y entendent une sorte de 'morale sans dogme'.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 341. 

«D'abord considérée comme phénomène hellénistique, elle [la diatribe] appartient aux formes d'activité de toutes les civilisations. Dialectique, pratique, plébéienne d'un bout à l'autre, elle substitue à la forme des grands hommes, significative et toute action, l'agitation d'hommes bornés et mesquins, mais adroits; elle remplace les idées par les objectifs, les symboles par les programmes. L'élément expansif de toute civilisation, substitution impérialiste de l'espace extérieur à l'espace psychique intérieur, est également le sien: la qualité fait place à la quantité, la profondeur à la largeur.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 342. 

«La diatribe est, nécessairement, partie intégrante de la 'religion de l'irreligieux', il en fait son propre souci de l'âme. Elle apparaît sous la forme du sermon indou [sic], de la rhétorique antique, du journalisme occidental. Elle vise la majorité, non l'élite. Elle estime sa force selon le nombre de ses succès. À la pensée des hommes d'autrefois, elle substitue la prostitution intellectuelle, étalée dans les discours et les écrits qui remplissent et dominent toutes les salles publiques et les places des villes mondiales .» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 343. 

«Le socialisme éthique est la maximum, accessible en général, d'un sentiment de la vie vue sous l'aspect de la finalité. Car la direction de l'existence en mouvement, qu'on peut sentir dans les concepts de temps et de destin, se mue, dès qu'elle est figée, consciente, connue, en mécanismes spirituels des moyens et des fins. La direction c'est le vivant, et ses fins la mort.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 344.

«Il n'y a pas de philosophie en général: chaque culture a la sienne propre, qui est une partie de son expression totale symbolique et qui forme par ses positions de problèmes et ses méthodes de pensée, une ornementique spirituelle étroitement apparentée à celle de l'architecture et des arts plastiques.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 347. 

«Il y a dans chaque grande culture une pensée ascendante qui pose les questions premières au début et, avec une puissance croissante d'expression spirituelle, les épuise par des questions toujours nouvelles — qui ont, comme on l'a dit, une signification ornemaniste — et, d'autre part, une pensée descendante pour laquelle les problèmes de la connaissance sont en quelque manière achevés, dépassés, devenus sans signification. Il y a une période métaphysique, de conception d'abord religieuse, puis rationaliste, où la pensée et la vie impliquent encore un chaos et tirent de cette surabondance l'activité qui modèle le monde; et une période éthique dans laquelle la vie cosmopolitisée s'apparaît à elle-même problématique et se voit contrainte d'appliquer ce qui lui reste d'énergie plastique philosophique à la conservation de son propre être. Dans la première de ces périodes, la vie se révèle; la seconde a la vie pour objet. L'une est 'théorique', contemplative au sens noble; l'autre est forcément pratique.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 348. 

«Le socialisme est l'économie politique qui tourne à la morale, et à la morale impérative.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 350. 

«Le philosophe n'est pas plus libre de choisir ses thèmes que la philosophie d'avoir partout et toujours les mêmes thèmes. Il n'y a pas de problèmes éternels, il n'y a que des problèmes posés et sentis en partant d'une existence déterminée. 'Tout ce qui est passager n'est que parabole' vaut pour chaque philosophie authentique en tant qu'expression spirituelle de cette existence, réalisation des possibilités psychiques dans un monde formel de concepts, de jugements, de constructions de la pensée, résumés dans le phénomène vivant de leur auteur. Chacune de ces réalisations est du premier au dernier mot, du thème le plus abstrait au trait de caractère le plus personnel, un devenu qui a passé par reflet de l'âme dans le monde, du royaume de la liberté dans celui de la nécessité, de l'immédiatement vivant au spatialement logique, et qui est donc passager, d'un temps déterminé, d'une durée déterminée. Aussi y a-t-il dans le choix d'un thème une rigoureuse nécessité. Chaque époque a le sien, qui a un sens pour elle et pour aucune autre. Ne pas s'y tromper est la marque d'un philosophe-né.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre V». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 350.

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