[Avec mises à jour périodiques. — With periodical updates.]
VEUILLEZ NOTER: En faisant la publicité de ces pensées, le rédacteur de ce site n'endosse en aucune façon la signification de leur contenu. Si elles sont présentées ici, c'est qu'elles nous semblent offrir une matière importante à réflexion, par la pertinence de leur thématique ainsi que par la clarté de leur énonciation et des implications qui peuvent en découler. Par ailleurs, nous encourageons ceux qui y seront exposés à l'esprit de critique et de discernement le plus développé, afin d'en retirer non seulement la «substantifique moëlle», selon l'expression de Rabelais, mais encore la vérité la plus haute qu'elles pourraient celer, en relevant le défi de retrouver la vérité suprême, là où elle veut bien se révéler, y compris dans son expérience de vie immédiate, à l'esprit qui la recherche avec engagement, conviction et passion.
[SCIENCE FAUSTIENNE ET SCIENCE APOLLINIENNE]
«La tendance propre à toute mécanique occidentale revient à une prise de possession spirituelle au moyen de la mesure. Elle est donc obligée de cherche la nature du phénomène dans un système d'éléments constants, tous susceptibles de mesure, dont le point essentiel est, selon la définition de Helmholz, désigné par le mot de mouvement — qui est emprunté à l'expérience de la vie quotidienne.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 359.
«Chaque fait, même le plus simple, contient déjà une théorie. Un fait est une impression unique sur un être éveillé, et tout dépend de savoir si c'est pour un homme de l'Antiquité ou de l'Occident, du gothique ou du baroque, que cette impression existe ou a existé.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 361.
«La mécanique pure, à laquelle la physique occidentale donne pour but final la réduction de la nature, but servi par ce langage figuré, suppose un dogme, qui est notamment l'image cosmique religieuse de l'époque gothique, par lequel elle est la propriété spirituelle de l'humanité cultivée occidentale et de celle-ci seulement. Il n'y a pas de science sans hypothèse inconscientes de cette sorte, hypothèses sur lesquelles le savant ne dispose d'aucune puissance et dont on ne peut d'ailleurs poursuivre l'origine jusqu'aux jours les plus reculés de la culture qui s'éveille. Il n'y a pas de science naturelle sans religion antérieure.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 363.
«Même la science naturelle de l'athée a une religion: la mécanique moderne est pièce par pièce une reproduction de l'intuition croyante.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 363.
«Toute science critique repose, comme chaque mythe, chaque foi religieuse en générale, sur une certitude intérieure; ses notions ont une structure et une sonorité différentes, sans être elles-mêmes différentes en principe. Toutes les objections faites par la science naturelle à la religion l'atteignent elle-même.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 363.
«Toute représentation possible en général reflète l'existence de son auteur.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 363.
«Seul l'acte de connaître a le caractère de direction. Le temps pensé, mesurable, simple dimension du physicien, est une méprise. La seule question qui se pose est de savoir si elle est évitable ou non.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 369-370.
«Le mouvement au sein de la nature conçue par le physicien n'est rien d'autre que cette énigme métaphysique qui, la première, fait naître le sentiment de la succession. Le connu est atemporel et étranger au mouvement. Il signifie 'être devenu'. De la succession organique du connu naît l'impression du mouvement.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 370.
«Le mystère du mouvement éveille en l'homme la crainte de la mort.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 371.
«Il n'y a que l'homme pensant que le mouvement embarrasse, le contemplatif le trouve évident. Mais le système complet d'une conception mécanique de la nature n'est pas une physionomique, mais précisément un système, c'est-à-dire pure étendue, classée logiquement et numériquement, rien de vivant, mais un devenu, un mort.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 371.
«L'histoire est éternel devenir, donc éternel avenir; la nature est devenue, donc éternel passé.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 372.
«Destin signifie où l'on va; causalité d'où l'on vient. Fonder scientifiquement, c'est chercher les 'fondements' en partant du devenu et du réalisé, en faisant machine arrière et poursuivant le chemin mécaniquement conçu — du devenir comme étendue. Mais on ne peut pas devenir en arrière, on peut seulement penser en arrière.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 372.
«L'histoire du concept de force, dont la définition, répétée à l'infini, caractérise la passion de la pensée qui se vit elle-même mise en question, par cette difficulté, n'est rien d'autre que l'histoire des tentatives faites pour fixer le mouvement d'une manière mathématique et conceptuelle absolue.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 372-373.
«Dans la possession spirituelle que nous appelons nature, il s'agit de la nécessité mécanique, et il ne faut pas oublier que celle-ci a pour base une autre nécessité organique, qui est le destin et réside dans la vie même. La dernière est formative; la première restrictive; l'une résulte d'une certitude intérieure, l'autre d'une démonstration; telle est la différence entre la logique tragique et la logique technique, la logique de l'historien et celle du physicien.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 373.
«Expérience désigne pour nous une activité de l'esprit qui ne se borne pas aux impressions momentanées purement présentes, pour les admettre, reconnaître et classer comme telles, mais qui les recherche et les provoque pour les dominer dans leur présent sensible et les réduire en une unité immense capable de résoudre leur multiplicité tangible. Ce que nous appelons expérience possède la tendance à passer de l'individu à l'infini.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 376.
«... toute la philosophie, toutes les sciences de la nature, tout ce qui a un rapport quelconque avec le 'connaître', n'est, en son tréfonds, rien d'autre que ce mode infiniment subtil consistant à appliquer la magie du nom de l'homme primitif à ce qui est 'étranger'.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 380.
«Ce que la philosophie comparée a rendu jusqu'ici par le mot inexact et confus de matière signifie, dans un cas le substrat de la forme, dans l'autre celui de la force. Il n'y a rien de plus différent. Ce qui parle ici est le sentiment de Dieu, un sentiment de valeur. La divinité antique est forme suprême, l'occidentale est force suprême.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 381.
«Le non-divin est pour l'homme antique la substance sans forme, pour le faustien par conséquent la substance sans force.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 381.
«Chaque mythe de grand style naît au commencement d'une mentalité qui s'éveille. Il est son premier acte créateur. On ne le trouve que là et nulle part ailleurs, mais là aussi avec nécessité.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 381.
«L'origine d'un mythe ne prouve rien pour sa signification. Le numen même, forme primaire de l'intuition cosmique, est création pure, indépendante, inconsciente et intraduisible.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 383.
«Il est certain que l'essence de l'athéisme, comme le trahit déjà la formation de ce mot dans toutes les langues, c'est la négation; qu'athéisme signifie renonciation à une structure spirituelle, qui lui est donc antérieure, et non par exemple acte créateur d'une puissance plastique non brisée.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 391.
«L'athée est incapable de sentir la différence entre l'image naturelle de la physique et celle de la religion. Un juste sentiment fait distinguer par l'usage linguistique la sagesse et l'intelligence comme étant l'état primitif et l'état tardif, l'état rural et l'état grand-citadin. L'intelligence a une résonance athée.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 392.
«La mentalité de chaque culture vivante est religieuse, a de la religion, soit qu'elle en est consciente ou non. Sa religion, c'est le fait même de son existence en général, de son devenir, de son développement, de sa réalisation. Elle n'est pas libre d'être irréligieuse. Elle a seulement la possibilité de s'en amuser par la pensée ...» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 392.
«Au bûcher succéda la guillotine, à l'incinération des livres leur censure, à la puissance du sermon, celle de la presse. Il n'y a chez nous aucune croyance sans tendance à l'inquisition sous une forme quelconque.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 393.
«Le principe de la conservation de l'énergie n'a pas de sens quand on suppose l'énergie infinie dans un espace infini.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 401.
«Si l'on songe que les représentations atomiques [...] ne signifient pas autre chose, sinon que le résultat mathématique des observations s'affuble tout à coup d'une image qui, si l'on réfléchit à la rapidité avec laquelle on construit des châteaux, représente le monde planétaire à l'intérieur de l'atome, tandis qu'on préféra jusqu'à ce jour se représenter des essaims d'atomes de cartes avec des séries entières d'hypothèses, de manière à couvrir chaque contradiction par une hypothèse nouvelle, vite échafaudée; si l'on pèse le peu de souci qu'on accorde au fait que ces fautes d'images se contredisent entre elles et contredisent l'image rigoureuse de la dynamique baroque; on finira par se convaincre que le grand style de la représentation est fini et qu'il a fait place, comme dans l'architecture et l'art plastique, à une sorte d'industrie de la fabrication des hypothèses; seule la suprême maîtrise de la technique expérimentale correspondant à l'esprit du siècle est capable de voiler la décadence de la symbolique.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 402.
«En poursuivant les conséquences de la doctrine de l'entropie, on arrivera à ce résultat que, premièrement, tous les processus doivent être théoriquement réversibles. C'est là une des conséquences fondamentales de la dynamique et elle est imposée une fois de plus dans toute sa rigueur par la première proposition. Mais il en résulte aussi deuxièmement qu'en réalité tous les faits naturels sont irréversibles. Pas même sous les conditions artificielles de la méthode expérimentale, le processus le plus simple ne peut être réverti, c'est-à-dire qu'il est impossible de rétablir un état une fois dépassé.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 403.
«Se réfugier dans la statistique, c'est prouver l'épuisement de la force ordonnatrice qui a été active dans cette tradition. Devenir et devenu, destin et causalité, éléments historiques et éléments naturels commencent à s'estomper. Les éléments formels de la vie: croissance, vieillissement, durée de la vie, direction, mort surgissent avec empressement.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 404.
«La tyrannie de l'intelligence, que nous n'éprouvons pas, parce que nous en représentons nous-même le sommet est dans chaque culture une période de temps entre l'homme et le vieillard, pas davantage. Son expression la plus claire est le culte des sciences exactes, de la dialectique, de la preuve, de l'expérience, de la causalité.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 406.
«L'individu renonce en jetant les livres de côté: une culture renonce en cessant de se révéler aux hautes intelligences scientifiques. Mais la science n'existe que dans la pensée des grandes générations de savants, et les livres ne sont rien s'ils ne vivent et agissent dans des hommes qui en sont capables.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 407.
«Le but non marqué de tous ces efforts, et que chaque physicien authentique en particulier ressent en lui comme un instinct, c'est la constitution d'une pure transcendance numérique, la domination complète et totale sur l'apparence et la substitution à celle-ci d'une langage figuré inintelligible et impossible au profane, mais auquel le symbole faustien de l'espace infini donne une nécessité intérieure.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 410.
«... la science occidentale, fatiguée de ses efforts, retournera un jour dans sa patrie psychique.» — Oswald SPENGLER. «Chapitre VI». In Le Déclin de l'Occident (Vol. I). Gallimard. Paris, 2007. p. 411.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire